En tout, huit agents municipaux sont mis sous contrôle judiciaire pour dilapidation de deniers publics. L'Assemblée populaire communale d'Oran vient d'être secouée par une sérieuse affaire liée au détourenement des biens publics inédit en son genre. En attendant le complément de l'instruction, quatre agents municipaux ont été placés en fin de semaine dernière sous contrôle judiciaire après l'audition par le parquet du tribunal de la cité Djamel, de 44 témoins. Les quatre mis en cause seraient accusés de falsification de bons de recouvrement des frais de location des locaux commerciaux au niveau des marchés municipaux et autres biens appartenant à la municipalité d'Oran. L'affaire a explosé il y a plus d'une année à la suite d'une simple dénonciation faisant état de l'existence d'un trou financier important au niveau du service économique de l'APC d'Oran. La brigade économique de la Sûreté de wilaya d'Oran avait alors entamé une vaste enquête portant sur la dilapidation de deniers publics. Les premiers éléments de l'enquête avaient révélé l'implication de plusieurs personnes exerçant au niveau du service en question. Quelques jours d'investigation ont suffi pour la mise à nu des dessous de l'affaire. Lors de la première investigation, quatre personnes ont été mises sous mandat de dépôt sur les quinze auditionnées alors par le juge d'instruction dudit tribunal. Elles ont été poursuivies en justice pour dilapidation des biens publics, notamment les frais de location des marchés municipaux, des locaux commerciaux, des espaces publics au niveau d'Oran pendant au moins cinq ans. Et depuis, le dossier est resté ouvert. Plusieurs pistes ont été investies jusqu'à la mise, sous contrôle judiciaire des quatre autres agents communaux du même service. Ce qui porte à huit individus le nombre d'agents impliqués dans cette affaire. Le dossier n'est pas encore clos. La brigade économique et financière est en quête d'autres personnes impliquées ou ayant une relation directe ou indirecte dans l'affaire. Pour ce faire, toutes les éventualités étant plausibles, les enquêteurs ont mis l'accent sur les procédures mises en oeuvre par les mis en cause, c'est-à-dire les moyens usités pour brouiller les pistes comptables. Le pot aux roses a été découvert quand les enquêteurs ont mis la main sur des fichiers pourvus de quittances de paiement délibérément falsifiés. Poursuivant son enquête, la brigade économique et financière a enregistré, en outre, l'absence de fichiers d'archives prouvant les noms des bénéficiaires des marchés loués et l'inexistence de quittances devant faire l'objet de classement administratif. D'affaire en affaire, les détournements et dilapidations des biens publics semblent devenir monnaie courante au niveau de l'APC d'Oran. Tous les moyens d'usurpation servant de trompe-l'oeil, sont bons. En l'espace de moins de deux ans, la municipalité d'Oran a été éclaboussée par deux affaires scabreuses. La première avait trait à la falsification des factures d'achat de camions d'ordures. Plusieurs têtes sont tombées parmi lesquelles quelques élus de l'ex-APC. Les enquêteurs promettent d'autres révélations, à la fois éclatantes et percutantes.