L'information était dans l'air. Concernant le royaume wahabite, notamment. Plusieurs représentants de membres de l'alliance Opep+, soit l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires de l'accord Opep+, ont indiqué s'attendre à voir les Saoudiens maintenir en août leurs coupes de production, initiées en juillet, avait rapporté, vendredi dernier, l'Agence Bloomberg. «Il semble qu'ils soient vraiment préoccupés par la mollesse de l'économie, qui pèse sur les prix. Nous sommes probablement au bas de la fourchette qu'ils jugent acceptable. Donc je ne suis pas surpris», avait surenchérit Michael Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. Les Saoudiens sont passés à l'acte, hier. L'Arabie saoudite a annoncé lundi qu'elle prolongeait la réduction de sa production de pétrole d'un million de barils par jour, pour soutenir le prix du baril, en baisse. La réduction, qui a pris effet en juillet, se poursuivra en août et peut être prolongée au-delà de cette période, a indiqué l'agence de presse officielle du royaume, Saudi Press Agency (SPA), se basant sur une source du ministère de l'Energie. «La source a confirmé que cette réduction volontaire additionnelle vient renforcer les mesures de précaution prises par les pays de l'Opep+ dans le but de soutenir la stabilité et l'équilibre des marchés pétroliers», a ajouté Saudi Press Agency. Il faut rappeler que l'Arabie saoudite a décidé, le 4 juin dernier, de retirer 1 million de barils par jour en juillet épaulée par d'autres membres de l'alliance qui ont annoncé poursuivre leurs coupes volontaires jusqu'à la fin de l'année 2024. L'Algérie, à titre d'exemple, de 48 000 barils par jour. La Russie, elle, a décidé de prolonger jusqu'à fin décembre 2024 son programme de réduction de sa production de pétrole de 500 000 bpj, avait déclaré son vice-Premier ministre Alexandre Novak. Il faut savoir que l'Opep+ avait décidé de baisser sa production de 2 millions de barils par jour en octobre 2022, avant de récidiver le 3 avril avec une coupe supplémentaire de 1,6 million de barils par jour jusqu'à la fin de 2023. Nouveau coup de pouce, celui-ci inattendu, pour les prix du pétrole. La Russie a décidé, hier, de réduire ses exportations de pétrole brut de 500 000 barils par jour au mois d'août. Rien ne dit cependant si cette action des deux poids lourds du marché de l'or noir était concertée. «Les inquiétudes sur la croissance mondiale dominent le marché» et empêchent les prix de l'or noir de décoller, signalent les analystes de ANZ. Comment ont réagi les cours de l'or noir aux annonces, russe et saoudienne? L'enthousiasme qu'ils ont affiché en début de séance s'est par la suite estompé. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre avançait de 15 cents à 15h45 pour s'échanger à 75,56 dollars. Son équivalent américain, le WTI, pour livraison en août gagnait pour sa part 0,03 cents à 70,72 dollars. Le rebond escompté ne s'est pas produit. Faut-il un autre tour de vis? La réponse pourrait provenir du séminaire qui se tiendra au siège de l'Opep, à Vienne, aujourd'hui et demain.