Même si aucune opération spectaculaire n'a été relevée, il reste que les forces combinées opèrent dans la discrétion totale. A quelques jours de l'expiration du délai imparti à l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, les forces combinées de sécurité sont toujours sur le terrain à opérer sans répit afin de s'assurer de la maîtrise de nombreuses zones sensibles où les terroristes du Gspc sont signalés ces derniers mois. «Aucun laisser-aller n'est permis dans la lutte antiterroriste», déclarait hier à L'Expression, un patriote de la région de Béjaïa qui fait état d' «opération-éclair» permanente, dans les maquis coincés entre le massif forestier de Béni Ksila, Toudja, Akfadou et jusqu'aux frontières de la wilaya de Tizi Ouzou. L'artillerie de l'armée pilonne chaque fois que c'est nécessaire, les zones suspectes. Plusieurs importantes opérations militaires ont été menées par les forces de l'ANP, aux confins boisés des communes de Béjaïa et Tizi Ouzou, territoire forestier faisant partie des deux wilayas. Durant l'opération, cette région a été pratiquement bouclée lors du ratissage qui avait mobilisé plusieurs centaines d'hommes et des moyens héliportés. Organisée après la localisation d'un groupe armé dans la région, l'opération a été envisagée après l'échec de «négociations» portant sur la reddition d'un groupe dont les chefs se seraient rétractés après avoir fait miroiter la possibilité de se livrer, pour bénéficier des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, expliquait hier, une autre source. Des citoyens, habitant non loin des ces régions, affirment avoir entendu parfois des rafales d'armes automatiques et assisté au déploiement de processions de véhicules militaires et à des survols d'hélicoptères vers les hauteurs boisées. Le périmètre, à peine habité aujourd'hui, communique avec le massif de Toudja via des accès naturels très difficiles. Il donne plus loin vers Béni Ksila, région du littoral qui a connu des actes sanglants, notamment sur la RN24, dont une embuscade qui avait coûté la vie à 7 éléments de la Gendarmerie nationale le 12 février 2004, à hauteur de la plage de Tighremt et une autre, tendue à un convoi militaire du côté de Oued Dass, le 2 juin de la même année, avec le lourd bilan de 10 militaires tués. Des attentats, revendiqués par le Gspc. Même si ces derniers temps, aucune opération spectaculaire n'a été relevée, il reste que les forces combinées, ANP, Gendarmerie nationale et patriotes, soutenues par les gardes communaux sont opérationnelles dans la discrétion totale. La présence des forces de l'ANP n'a de sens que dans sa détermination à éliminer ces poches terroristes qui subsistent dans cette région, considérée comme la plus indiquée pour le repli. Depuis le déploiement intense de l'armée, la région semble chaque jour plus sécurisée, comme en témoigne cette fréquentation intense de la nationale 12 menant de Béjaïa vers Tizi Ouzou. Mais aussi, le flux d'estivants dans la région de Boulimat, Tighremt, Saket et Béni Ksila. Les estivants disent n'avoir rien remarqué de suspect depuis l‘ouverture de la saison estivale, et que la présence des militaires, donne davantage d'assurance pour un séjour de quiétude et de villégiature.