Que de chemin parcouru depuis l'indépendance... Après les lendemains de liesse mémorables pour célébrer une liberté retrouvée confisquée par une colonisation barbare de plus de cent trente longues années, les Algériens devaient faire face à une dure réalité: bâtir un pays exsangue sur un champ de ruines. Le challenge paraissait insurmontable. Les caisses étaient vides. Le pays pouvait cependant compter sur une richesse inouïe: une jeunesse animée d'une extraordinaire volonté prête à tous les sacrifices. Elle allait en faire la démonstration avec la révolution agraire, le Barrage vert, en particulier, un projet agroécologique de boisement de la steppe, pour lutter contre l'avancée du désert. C'est l'un des plus ambitieux réalisés par l'Algérie indépendante. Il a incontestablement participé à son développement socio-économique ainsi qu'à son indépendance alimentaire. Les premières années de l'indépendance furent aussi celles d'acquis remarquables: la médecine gratuite, l'accès aux soins pour tous, de la scolarisation massive pour tenter de réduire un analphabétisme endémique. Ce fut aussi l'heure de tâtonnements de choix économiques, celle de l'industrie industrialisante. Une option qui, hélas, n'a pas permis au pays de conquérir son indépendance économique. Une ambition qui allait être retardée. D'autres épreuves attendaient le pays. Les évènements d'Octobre 1988 qui ont sonné la fin du système du parti unique, contribué à l'ouverture du champ politique. Ils ont ouvert le chemin au multipartisme. Une voie royale où se sont engouffrés les islamistes qui décideront de passer à la lutte armée après l'annulation des premières élections législatives libres et pluralistes qui les donnaient gagnants et leur ouvraient les portes du pouvoir. L'Algérie plongera dans une guerre sans merci contre le terrorisme islamiste. Ce fut la décennie noire. Les institutions de la République seront ébranlées. Le coût humain considérable: on parle de 200 000 morts. L'Algérie se relèvera à nouveau. Comme le roseau, elle plie mais ne rompt pas. Sinistré économiquement, le pays soumettra à un programme d'ajustement structurel que lui imposera le FMI en 1994 et acceptera, pour la première fois de son histoire, de rééchelonner ses dettes extérieures vis-à-vis des Clubs de Paris et de Londres. Il s'ensuivra deux décennies de reconstruction. Des millions de logements, des autoroutes verront notamment le jour mais l'Algérie continuera à s'adosser à ses revenus pétroliers pour financer ces projets d'envergure. Il va falloir attendre l'élection présidentielle de décembre 1999 qui verra Abdelmadjid Tebboune prendre les destinées du pays pour sentir les premiers frémissements d'une nouvelle ère. Il donnera le ton à une gestion des affaires qui tranchera avec celle de ses prédécesseurs. Le nouveau chef de l'Etat initiera au mois d'août 2020, le Plan de relance économique et une Conférence nationale sur la start-up au début du mois d'octobre de la même année. Deux évènements qui annonceront la fin du règne de la rente pétrolière. Parmi les faits remarquables de la gestion de Abdelmadjid Tebboune, il y a l'ouverture de la piste minière, celle du gisement de fer de Ghar Djebilet, notamment qui doit consacrer le nouveau modèle économique vers lequel tend le pays. Une conférence nationale sur la relance industrielle sera organisée aussi du 4 au 6 décembre 2021 avant que le président de la République ne décrète 2022 «année économique». Des chantiers doivent venir en appoint au secteur pétro gazier qui porte à bout de bras l'économie du pays. On peut citer, entre autres, la réalisation du port d'El Hamdania à Cherchell, de la mine de zinc d'Amizour à Béjaïa, de phosphate de Bir El Ater à Tébessa, de l'ouverture de la piste minière en général. C'est dans ce sillage que le pays avance inexorablement sur le chemin de la transition énergétique, des énergies renouvelables, de l'hydrogène vert...Des petits et grands ont permis à l'Algérie de conclure des partenariats de premier plan avec des géants de l'économie mondiale.