Les différentes références du marché de l'or noir ont connu des fortunes diverses. Après avoir connu un début de semaine difficile, le Brent de la mer du Nord, référence européenne et son équivalent américain le West Texas Intermediate se sont tout de même repris hier. Le baril de Brent, pour livraison en septembre, s'échangeait vers 14h30 heure algérienne 78,28 dollars engrangeant ainsi un gain de 59 cents par rapport à la séance précédente. Son équivalent américain le West Texas Intermediate (WTI) gagnait pour sa part 67 cents à 73,66 dollars. Les mesures prises par la Chine pour soutenir son secteur immobilier, ont servi d'étincelle aux prix du pétrole qui ont sensiblement rebondi. «Le pétrole est soutenu par les investisseurs qui évaluent les perspectives de la demande en Chine suite aux mesures prises par Pékin pour soutenir son secteur immobilier», souligne Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. Le marché semble avoir été rassuré par l'annonce de la prolongation de mesures de soutien au secteur immobilier en Chine, premier importateur de brut au monde. Le baril de Brent se rapproche inexorablement des 80 dollars. Ce qui devrait satisfaire les pays producteurs, ceux de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés dont l'essentiel des revenus provient de leurs exportations en hydrocarbures, l'or noir notamment. C'est le cas de l'Algérie dont le baril de pétrole, le Sahara Blend, qui pointait à 79,38 dollars, le 10 juillet réalisant un bond spectaculaire de 2,27 dollars par rapport à la cotation précédente, selon les dernières statistiques fournies par le site spécialisé «Oilprice». Ce qui en fait un des bruts les plus chers du panier de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) en cette seconde semaine finissante du mois de juillet. Un niveau, qui représente près de 20 dollars de plus que celui qui a servi de calcul à la loi de finances du pays, confectionnée sur la base d'un baril à 60 dollars. Ce qui augure de recettes fabuleuses pour les caisses du Trésor public, encore cette année. Elles avaient dépassé les 50 milliards de dollars en 2022. La Compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach ayant réalisé un chiffre d'affaires à l'exportation, entre janvier à fin mai 2023, de 21 milliards de dollars, selon un bilan sur les réalisations du groupe rendu public lundi. Les recettes de la Compagnie nationale des hydrocarbures, avaient déjà fait un bond spectaculaire de 70% en 2021, comparativement à l'année 2020. Sonatrach avait réussi, en 2021, à réaliser des exportations en hydrocarbures d'une valeur dépassant 34,5 milliards contre 20 milliards de dollars l'année précédente marquée par une chute historique des cours de l'or noir. Une année cauchemardesque pour le marché de l'or noir qui a fini par être reboosté par les coupes successives de l'Opep+. Il faut souligner que l'Arabie saoudite, poids lourd du marché de l'or noir, avait déjà annoncé le 3 juillet qu'elle prolongeait la réduction de sa production de pétrole d'un million de barils par jour, pour soutenir le prix du baril. Une réduction qui se poursuivra en août et qui peut être prolongée au-delà de cette période. La Russie a décidé, de son côté, le même jour, de réduire ses exportations de pétrole brut de 500000 barils par jour au mois d'août. La synchronisation de ces annonces était «assez éloquente» et démontrait que les deux principaux acteurs du cartel Opep+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés de l'accord Opep+) étaient alignés, a souligné le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane. Une action à laquelle s'est associée l'Algérie qui a décidé de procéder à une réduction additionnelle de sa production de 20000 barils par jour durant le mois d'août prochain, afin de soutenir l'équilibre des marchés et des prix pétroliers. Une démarche qui pourrait se répéter si les prix venaient à évoluer à un niveau jugé insuffisant par l'Opep+. Celui des 80 dollars représente un «minimum syndical». On y est presque...