L'augmentation des salaires ne représente qu'un des aspects de l'ensemble des revendications. Si les doléances du syndicat des vétérinaires ne sont pas prises en compte, c'est vers un mois de Ramadan perturbé que l'on se dirigera. L'arme fatale de la grève sera brandie par le Snvfap dans le cas où les revendications concernant les conditions d'exercice de leur profession ne sont pas satisfaites et la période choisie n'est autre que stratégique puisqu'il s'agit ni plus ni moins que du mois sacré de Ramadan, qui risque d'avoir lieu sans son produit de base, la viande, et l'enjeu se situe autour de celle-ci sans laquelle le Ramadan ne serait pas Ramadan. L'augmentation des salaires des fonctionnaires semble, toutefois, avoir quelque peu tempéré des ardeurs du syndicat national des vétérinaires fonctionnaires. Fort de quelque 1400 fonctionnaires de l'administration publique, ce secteur a sorti les pouvoirs publics et en l'occurrence le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, de ses gonds suite à l'appel à une grève nationale de 3 jours lancé au mois de mai dernier. Cette grève qui a été largement suivie et gelée suite à une décision de la chambre administrative d'Alger, en dit long sur la capacité de mobilisation du syndicat. Dans ces batailles juridico-administratives qui semblent être devenues l'alternative privilégiée des tutelles tous secteurs confondus, enseignement supérieur, éducation nationale...,c'est en général vers une radicalisation des mouvements de protestation que l'on s'est orienté. Les décisions de poursuites en justice des syndicalistes grévistes n'ont en rien servi au désamorçage des conflits. C'est donc vers l'élaboration d'une stratégie d'ensemble cohérente que se fonde la nouvelle approche qui suppose la mobilisation de tous les acteurs, syndicat national des vétérinaires, ministère de tutelle et représentants du gouvernement, que la concertation semble poindre. La légitimité des doléances de l'ensemble du corps des vétérinaires semble avoir été reconnue par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural puisque le dossier soumis en conseil de gouvernement a été étudié, mais c'est surtout à une communication permanente que le syndicat des vétérinaires appelle, à l'exemple du Cnes. L'augmentation des salaires, même si elle a été applaudie, ne représente qu'un des aspects de l'ensemble des revendications qui caractérisent le mouvement de protestation enclenché par le syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique en février 2006. Et c'est fort de la décision administrative du tribunal près la cour d'Alger qui s'est déclaré incompétent que le syndicat a «récidivé» renforcé dans la légitimité de son action. Les doléances du corps des vétérinaires portent principalement sur les dangers auxquels ils exposent l'exercice de leur profession: allergies, infections et pathologies génératrices d'accidents qui peuvent s'avérer irréversibles tels que les morsures. Les vétérinaires, qui verront lors de la prochaine tripartite l'émergence de nouveaux statuts particuliers propres au secteur des travailleurs de la santé ne perdront pas de vue la question de l'amélioration de leurs conditions de travail. Toutefois, il y a comme un frémissement qui se profile. En attendant, il n'y aura d'yeux que pour elle, il s'agit de la viande, bien entendu, qui risque de faire défaut au couffin de la ménagère au cours de ce mois sacré de Ramadan.