Les réclamations des vétérinaires ont été avalisées lors d'un accord signé en mai dernier. Saisi par le ministère de l'Agriculture, le tribunal d'Alger aura à statuer sur le conflit opposant le syndicat des vétérinaires à ce département. Néanmoins, et nonobstant le contenu de la décision qui sera prononcée ce matin par la cour de Sidi M'hamed, le débrayage de quelque 1400 vétérinaires sollicités à répondre massivement à l'appel de grève lancé par leur syndicat autonome (Snvfap), est bel et bien maintenu pour aujourd'hui. Cela d'autant plus que la tutelle de l'Agriculture et du Développement rural, et de l'avis même de Saïd Barkat, son premier responsable, les revendications des vétérinaires sont légitimes. Sauf que cette reconnaissance officieuse, s'il en est, de Barkat n'a pas empêché ce dernier de recourir à la justice dès lors que le préavis de grève fut déposé, il y a de cela une dizaine de jours, par le syndicat Snvfap. Le ministère de l'Agriculture fustige en effet les membre de ce syndicat qui, à ses yeux, sont animés d'une «volonté de paralyser l'économie nationale avec toutes les conséquences que cela peut engendrer sur la santé publique», notera-t-il en guise de réponse audit préavis de grève. C'est là, entre autres, l'une des motivations ayant motivé le département de Saïd Barkat à déposer plainte au sujet de la menace de débrayage brandie par les vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique. Ces derniers voient en cette action, effective désormais dès aujourd'hui, la solution idoine à même de faire valoir leurs doléances et de se faire entendre auprès de leur tutelle. Lesquelles doléances n'ont que trop duré, semble-t-il dans leur prise en charge. Et pourtant, les revendications, des vétérinaires étaient certifiées légitimes par les pouvoirs publics qui se sont engagés à les satisfaire au mois de mai dernier, lors de la signature d'un accord en ce sens. En effet, selon le secrétaire national du Snvfap, l'accord en question avalisé par trois départements ministériels, à savoir celui de l'Agriculture, des Finances et du Travail et de la Sécurité sociale, portait sur «la révision à la hausse de l'indemnité spécifique globale, de même que l'octroi d'autres indemnités relatives au risque de contagion et à la documentation». Ainsi, il se trouve que c'est la non-application des termes de cet accord qui constitue aujourd'hui la véritable pomme de discorde entre la tutelle de l'Agriculture et le Snvfap, désormais considérés comme parties antagonistes. En outre, notre interlocuteur relevant du même syndicat mettra en avant une autre réclamation dont il exige la satisfaction, au même titre que le reste des revendications liées aux indemnités. Il s'agit, dira-t-il, de la nécessité pour les pouvoirs publics de faire «la promotion du service vétérinaire ambulant». Autrement dit, explique notre interlocuteur, les vétérinaires affiliés au Snvfap sollicitent les pouvoirs publics pour l'obtention de véhicules, en vue de leur permettre d'exercer leur métier convenablement et dans des conditions adéquates. Ce que ledit syndicat exclut en revanche de sa liste de revendications, c'est cette réclamation portant sur la révision à la hausse de leurs salaires. «La révision des salaires dépend du statut de la Fonction publique, et on ne veut pas en parler pour l'instant», argue le secrétaire nationale du Snvfap. Notons enfin, que la grève d'aujourd'hui intervient dans un contexte plutôt critique, où la vigilance au sujet de la grippe aviaire interpelle prioritairement les vétérinaires.