À deux semaines du Sommet de Johannesburg, l'Algérie active ses cartes diplomatiques en vue de son accession au club des BRICS. Le sommet aura lieu du 22 au 24 août en cours. Il réunira les leaders des pays membres: le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud. À l'ordre du jour de ce sommet: l'élargissement des membres et les critères d'adhésion. Un dizaine de pays ont fait acte de candidature pour adhérer à ce club qui se présente comme le marqueur d'un nouvel ordre mondial. À vocation économique à son lancement, le groupe prend davantage les habits d'un acteur géopolitique autour duquel se disputent les jeux de puissance. Cette donne semble s'accélérer à la faveur de la guerre en Ukraine. Et c'est dans ce contexte ouvert à tous les scénarios que vont se réunir les chefs des cinq pays fondateurs des BRICS. Le quintuple de chefs d'Etat membres aura ainsi la responsabilité de trancher deux questions. Celle qui a trait à l'opportunité d'élargir la composante du groupe et celle des critères d'admission des pays candidats. L'Algérie fait partie des pays prétendants à une place au sein de ce club. En plus de l'Algérie, il y a; notamment l'Egypte, l'Arabie saoudite, l'Iran et l'Argentine. Et à mesures que l'échéance arrive, Alger multiplie les contacts diplomatiques avec les responsables des pays des BRICS. Objectif: gagner l'appui et le soutien des pays membres pour la candidature de l'Algérie. C'est dans cette optique que le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a rencontré, avant-hier, les représentants diplomatiques de ces pays en Algérie. La tonalité du communiqué du ministère des Affaires étrangères laisse entendre une réception positive chez les diplomates rencontrés par M. Attaf quant à la candidature de l'Algérie. Les positions des pays des Brics et les principes sur lesquels le groupe a été fondé convergent avec ceux de l'Algérie qui consent plus d'efforts en matière de redynamisation de son appareil économique dont les résultats se traduisent par les indicateurs positifs de développement qu'elle a réalisés ces dernières années, a indiqué le communiqué des AE. «L'Algérie ambitionne d'apporter une contribution qualitative à l'activité de ce groupe, en faveur des objectifs de paix, de sécurité, de développement et de bien-être au double plan régional et international», est-il encore écrit dans le communiqué. Cette activité de Attaf est venue s'ajouter à celle déjà accomplie par le président Tebboune lors de ses visites à Moscou et à Pékin. Le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a reçu la semaine passée, l'ambassadeur de l'Inde en Algérie, Gaurav Ahwalia. Les deux parties ont abordé les moyens de renforcement des relations économiques et financières bilatérales ainsi que «(...) pour examiner l'état des relations économiques et financières bilatérales, les perspectives de leur développement et le renforcement dans le secteur financier». Mais c'était surtout l'occasion pour le ministre des Finances d'évoquer la demande de l'Algérie pour son adhésion à la nouvelle banque de développement (NDB), institution financière mise en place par les pays des BRICS. M. Faïd a fait savoir à son interlocuteur que l'Algérie «compte sur l'appui de l'Inde pour une concrétisation diligente de cette adhésion et ce, conformément à la tradition qui a toujours marqué les relations bilatérales en matière d'appuis mutuels au niveau des instances multilatérales». Auparavant, l'Algérie a décidé d'apporter sa participation au capital de la nouvelle banque de développement des BRICS avec une contribution de 1,5 milliard USD. «Le pays est déjà actionnaire dans la banque de développement des Brics, avec des actions d'une valeur de 1,5 milliard de dollars. La banque des Brics est une nouvelle institution financière, elle est plus riche que la Banque mondiale, et l'Algérie est déjà actionnaire», avait affirmé le président Tebboune. Samedi dernier devant les journalistes, il a indiqué que les membres de l'organisation n'ont pas encore tranché les critères à retenir pour accepter de nouveaux membres, ajoutant que la candidature de l'Algérie bénéficie d'un soutien au sein de ce bloc. Il a cité, comme argument, les déclarations de la présidente de la banque des BRICS et ancienne présidente du Brésil, Dilma Rousseff, qui a estimé que l'Algérie est indispensable au groupe. Autant d'éléments qui accréditent la probabilité de voir l'Algérie intégrer le club des BRICS.