Le Groupe malaisien Lion, versé dans l'industrie minière, va investir 6 milliards de dollars en Algérie. Cette mise, sans précédent, dans les annales de l'économie nationale pour un seul opérateur économique, créera près de 10 000 emplois directs. Le directeur général de l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (Aapi), Omar Rekkache, qui en a fait l'annonce, hier, a confirmé que le groupe a déjà entamé «les procédures d'inscription du portefeuille de projets auprès de l'Agence». Cette démarche a été précédée par «la création de son entreprise en Algérie». C'est dire que l'on n'est pas dans le stade des intentions, mais dans celui du passage à l'acte. Il faut dire que cet investissement colossal, qui intervient au lendemain d'un rapport du Département d'Etat américain qui loue le climat des affaires en Algérie et quelques jours après l'annonce par le président de la République d'un apport chinois de 36 milliards de dollars qui serviront à lancer des projets structurants en Algérie, constitue un motif suffisamment convaincant pour drainer des capitaux dans la sphère économique nationale. Ce genre de méga-opérations ne passe jamais inaperçu dans les milieux financiers internationaux. Il est par conséquent certain que cet évènement fasse l'objet de nombreux commentaires des experts. C'est certainement l'un des dix plus importants investissements de l'année en cours. Le P-DG de Lion Group qui conduit la délégation, en visite en Algérie, apporte une caution de sérieux à la démarche et démontre la détermination du Groupe malaisien à finaliser cet investissement qui fera de l'Algérie une place forte de l'industrie minière, après l'intérêt formulé par les Chinois pour la mine de Ghar Djebilet et les autres sites miniers du pays. On peut relever, sans trop de risque de se tromper que la concurrence sera rude entre les plus grandes compagnies minières de la planète. En attendant un pic d'investissements internationaux dans l'industrie minière, le Groupe malaisien a identifié des projets précis, dans l'aluminium et les minerais de fer. Destinés à l'exploitation industrielle, ces projets seront réalisés en deux phases. Lion Group a l'intention première de délocaliser son usine de production de la fonte de briquetage à chaud vers l'Algérie. Ce serait l'une des premières délocalisations, dont bénéficie l'Algérie. Cette unité dispose d'une capacité de 1,7 million de tonnes/an. Il est évident que ce transfert de Malaisie vers l'Algérie est motivé par le faible coût énergétique qui constitue déjà une part non négligeable du processus de production. Cette étape qui ouvre le bal de ces investissements sera directement suivie par la réalisation en Algérie d'une unité de production de paillettes. Lion Group entend produire 4 millions de tonnes/an, grâce à un investissement d'une valeur globale de 3,7 milliards de dollars. Cela pour la première phase du méga- projet. La deuxième phase a trait à la réalisation d'une unité de production de l'alliage d'aluminium, couplée à une centrale électrique de haute capacité. L'objectif du Groupe malaisien n'est autre que de s'assurer d'une totale autonomie en matière d'énergie électrique nécessaire au fonctionnement de l'usine. Un immense projet intégré de dimension mondiale conçu pour des dizaines d'années d'exploitation. L'autre garantie de réussite du projet est relative à son implantation. Et pour cause, le Groupe malaisien n'est pas regardant au positionnement géographique du foncier industriel, dont il est censé bénéficier, mais devra attendre la promulgation de la loi fixant les conditions et les modalités d'octroi du foncier économique relevant du domaine privé de l'Etat et destiné à la réalisation de projets d'investissement. Ce qui ne saurait tarder, puisque ledit texte a finalisé son cheminement législatif et devra être publié au Journal officiel à la prochaine rentrée, c'est-à-dire dans quelques semaines, au plus tard. Il faut savoir qu'en plus de cet immense investissement, le Groupe malaisien a aussi exprimé une intention d'investir dans l'aménagement de grandes zones industrielles. Tout le territoire national l'intéresse. Il compte également drainer des investissements d'opérateurs étrangers en Algérie. Retenons enfin, que Lion Group a été créé, il y a près d'un siècle. Il est présent en Malaisie, en Chine, à Singapour, à Hong Kong, au Cambodge et au Laos. Il active dans les secteurs des mines, de la sidérurgie, du développement immobilier, de l'agriculture, des services et de la vente au détail.