La saison estivale est à sa vitesse de croisière à Béjaïa. Depuis le début du mois d'août, le flux d'estivants sur les plages de la wilaya est passé à une vitesse supérieure. Si la première semaine du mois d'août a été perturbée par l'état de la mer qui s'est faite gâteuse, depuis quelques jours le calme s'est installé, ouvrant la voie aux baigneurs pour se prélasser en dépit des conditions d'accueil des plus déplorables. Les maîtres des lieux sont toujours là malgré les descentes des services de sécurité. En dépit des réunions de préparation tenues par les autorités locales en vue d'assurer un agréable séjour aux estivants, force est de constater que certains phénomènes inadmissibles persistent, tels les parkingueurs qui dictent leur loi, le squat des plages et de l'espace public, la prolifération des courtiers qui pullulent dans la location chez l'habitant qui est une formule en vogue à Béjaïa. Des comportements qui interpellent les services compétents dont l'intervention est recommandée pour traquer les spéculateurs et les squatteurs de tous bords qui tirent profit du silence complice de certains agents de l'Etat véreux. Qu'a cela ne tienne. Les 35 plages autorisées à la baignade sont prises d'assaut par des milliers d'estivants en quête de moments de détente sur les paradisiaques sites de la côte de Béjaïa. D'est en ouest, les lieux de fraîcheur sont visités par des touristes venus des quatre coins du pays. Les plaques minérales des véhicules attestent de l'origine de ces visiteurs. Ils sont de Touggourt, Ghardaïa, Tiaret, Sidi BelAbbès, Mila, Constantine,, M'sila, Alger, Bouira, Tizi Ouzou et Blida. Les émigrés ont, par ailleurs, marqué fortement leur présence cette saison. Le port de Béjaïa, a accueilli 2 427 passagers et 872 véhicules en provenance du port de Marseille via le car-Ferry Corsica-Linea. Un nombre de 519 véhicules et 1 279 passagers ont été traités au débarquement tandis que 360 autres véhicules et 1 130 passagers leur traitement a été effectué à l'embarquement. Ce trafic est sans précédent au niveau du port de Béjaïa et illustre le flux des estivants. Une simple virée aux stations balnéaires et les 35 plages autorisées à la baignade nous renseigne sur ce grand flux qui est largement supérieur à celui de l'an dernier. C'est exceptionnel. Durant le mois de juillet dernier, le flux était mitigé en raison des fortes chaleurs et des incendies qui ont ravagé la région. Autre raison, la location chez l'habitant, infestée par une nuée de courtiers dont la gourmandise a provoqué la flambée des prix des locations des maisons pour les vacances en juillet. La location d'un simple appartement modestement meublé a été proposée par ces spéculateurs à partir de 6 000 dinars. Cependant, l'affluence en cette première quinzaine du mois d'août est passée à la vitesse supérieure. «On a du mal à satisfaire la demande de nombreux clients», a-t-il révélé. Nous avons constaté le retour des embouteillages à l'entrée est des villes de Tichy et sur la RN 09 reliant Béjaïa à Jijel et Sétif. Le prix de la location varie entre 6 000 et 8 000 dinars, a souligné un interlocuteur qui a révélé également que les courtiers ne se contentent pas de 1 000 dinars de marge bénéficiaire pour la nuitée. À la tombée de la nuit, la ville de Béjaïa, les stations balnéaires et leurs différentes artères sont prises d'assaut par des milliers d'estivants dont certains ont loué dans certaines localités limitrophes, préfèrant passer leurs soirées au chef-lieu de la wilaya. On se bouscule au portillon des restaurants et des fast-foods, des buvettes longeant les rues et boulevards des villes. Salim en compagnie de sa famille vient de Médéa. Il attend une place pour le dîner dans un restaurant à Tichy. «J'ai loué à Béjaïa ville, mais ma famille préfère passer la soirée à Tichy car ici c'est animé et beaucoup de choses restent à découvrir», a souligné cet estivant qui passe ses vacances d'été à Béjaïa pour la énième fois. Bref, les plages de Béjaïa attirent. Certains y viennent pour ce vent de liberté qu'ils ressentent loin de la pression en vigueur dans les wilayas limitrophes. «Ici personne ne vous regarde, ni ne fait attention à votre tenue», c'est l'argument de Salima venue de Jijel, pourtant dotée de sites aussi paradisiaques.