La Coupe du monde de football serait, en grande partie, à l'origine du peu d'affluence enregistré cet été. L'absence flagrante de civisme et l'insalubrité qui prévalent sur la grande majorité des plages situées dans les communes balnéaires jalonnant le littoral ouest, ont, entre autres, grandement contribué au fiasco de la saison estivale 2006. Certains élus ont argué le fait que la Coupe du monde de football qui a débuté avec l'ouverture de la saison estivale, serait, en grande partie, à l'origine du peu d'affluence enregistrée cet été. A quelques jours de sa clôture prévue pour le 15 septembre prochain, les statistiques établies font état de moins de 6 millions d'estivants, soit la moitié par rapport à l'année précédente. A titre indicatif, on apprend de source bien informée que 2,6 millions d'estivants ont séjourné sur le littoral ouest au cours du mois de juillet et moins de 3 millions pour le mois d'août, période au cours de laquelle Oran enregistre, habituellement, des chiffres record d'estivants venus de toutes les contrées du pays. «Le nombre d'estivants a nettement régressé à Oran par rapport aux autres saisons estivales. De nombreux facteurs sont à mettre à l'actif de cet état de fait. Pollution, anarchie et absence de prestations de services sur les plages, sont les principales raisons qui ont conduit à ce malheureux échec», a confié un élu d'une commune balnéaire. «Même les émigrés ont boudé El Bahia cet été. C'est tout à fait logique, car ils ont été déçus l'année dernière», a ajouté notre interlocuteur. Selon des recoupements d'information, nombre d'Oranais ont, en effet, préféré cette année effectuer des séjours en Tunisie, notamment. Les agences touristiques de voyage de la capitale de l'Ouest n'ont pas chômé au cours de cet été. Des familles ont sollicité leurs services pour des voyages organisés en Tunisie ou encore au Maroc. Beaucoup de jeunes Oranais, ont contribué à financer leur voyage en groupe en Tunisie. «La cherté des prix affichés par les établissements hôteliers et autres habitations proposées à la location, la saleté et les nuisances prévalant dans les communes balnéaires, nous ont incités à organiser un voyage en Tunisie. On ne regrette pas notre séjour à Sousse, croyez-moi, cela n'a rien à voir ni de près ni de loin avec Oran», a expliqué un fonctionnaire d'Algérie Télécom qui a effectué un bref séjour avec ses amis en Tunisie. Toujours est-il que près de 12 millions d'estivants étaient attendus, cet été, dans la capitale de l'Ouest selon le décompte établi par les responsables du secteur du tourisme. Entre autres, pour les raisons citées plus haut, plus de la moitié a boudé les plages d'El Bahia qui faisaient naguère la fierté des Oranais de par leur propreté et les diverses prestations de services offertes. Les élus locaux ne semblent toujours pas avoir pris en considération les défaillances et lacunes de ce secteur, poumon de l'économie nationale, qui ont été précédemment constatées ainsi d'y remédier. Telle une peau de chagrin, l'image de la cité de Sid El Houari, baptisée jadis El Bahia, semble s'altérer, se ternir au fil du temps devant la passivité manifeste de tout un chacun. «On l'avait appelée El Bahia parce qu'elle était belle. Nous étions si fiers de notre ville que lorsque nous étions en voyage à l'étranger, nous la vantions et invitions les étrangers à y effectuer une visite. Aujourd'hui, ce n'est malheureusement pas le cas, je suis très déçu», a commenté un Oranais avec une pointe d'amertume.