le spectre de la conjonctivite plane toujours sur les six plages interdites à la baignade. Le déversement des eaux usées sur les plages, à l'instar des années précédentes, inquiète grandement les premiers responsables des exécutifs des communes balnéaires jalonnant le littoral ouest de la wilaya d'Oran. Ces derniers craignent beaucoup une autre saison estivale de gâchée. Samedi dernier, lors de la visite effectuée dans la daïra d'Aïn El Turck, en prévision des préparatifs de la saison estivale, le wali d'Oran a donné des instructions strictes à ce sujet pour éviter les différents désagréments qu'ont rencontrés les estivants l'année précédente. En effet, le spectre de la conjonctivite plane toujours sur les six plages interdites à la baignade, depuis cinq années déjà, selon un responsable de la direction de l'environnement. La décision de les rouvrir cet été ne semble pas susciter l'appréhension des citoyens résidant dans les stations balnéaires de ce littoral. «Il n'y a pas un membre de famille des estivants ou de ceux qui habitent la corniche qui n'a pas été touché par une inflammation des yeux, contractée lors des baignades», a fait remarquer un habitant dépité, de la petite commune côtière de Bouiseville. En effet, ces trois dernières années, les centres de santé et la clinique d'ophtalmologie «Lazrezg» d'Oran, sont, chaque été, très sollicités par des estivants, notamment des enfants, atteints de conjonctivite. Les cas de cette inflammation et autres maladies de la peau enregistrées au cours de cette période ont découragé le plus imperturbable. Selon un spécialiste, en dermatologie, «le taux de pollution marine est à l'origine des maladies infectieuses enregistrées l'année dernière. Ces maladies ont même entraîné des allergies et ont favorisé la multiplication des champignons sur la peau des baigneurs. La toxicité marine, résultant du déversement des eaux usées sur les plages, a des effets très néfastes sur la peau et sur tout ce qui à trait à l'ORL. J'ai eu à traiter plusieurs cas de maladies de la peau l'été dernier», a-t-il expliqué. Neuf stations de pompage d'eaux usées raccordées à un connecteur ont été, pour le besoin , installées le long du littoral afin d'éviter la pollution des plages. Elles ne peuvent être opérationnelles qu'à partir du mois de juin en raison de la capacité limitée du bassin de décantation situé dans le petit village côtier de Cap Falcon. Cependant, ces stations sont exposées à des pannes répétitives car ne sont pas dotées d'un groupe électrogène et sont donc dépendantes de l'alimentation en énergie électrique fournie par la société Sonelgaz, indique notre source. L'insuffisance en matière d'approvisionnement en eau potable est le deuxième problème auquel est confronté la population de cette partie de la wilaya et ce, malgré l'installation d'une station de dessalement, quelques mois auparavant, qui était supposée remédier à ce déficit. Cette usine tombe souvent en panne, selon les déclarations des responsables au niveau de la commune d'Aïn El Turck, formulées lors de la visite du wali. Il importe de noter qu'une enveloppe financière de près de 9 milliards de centimes a été allouée à la daïra d'Aïn El Turck pour la prise en charge des différentes priorités qui s'imposent dans ce contexte.