La wilaya de Tlemcen dispose d'énormes potentialités balnéaires qui ont tendance à faire d'elle l'une des destinations privilégiées pour le tourisme national grand public. Avec ses quatre principales plages situées à l'extrême-ouest, en l'occurrence Sidi Ouchâa, Bider, Bhira et Marsa Ben Mhidi respectivement dans les communes de Dar Yaghmouracen, Msirda Fouaga, Souk Tlata et Marsa Ben Mhidi, la wilaya drainera cette saison, selon les estimations, plus de 130 000 estivants par jour dont une bonne partie venue de l'intérieur du pays et même de l'étranger. À lui seul, le village balnéaire de Marsa Ben Mhidi, avec ses trois plages, à savoir celle du même nom, et ses deux Moskarda qui s'étalent sur 1,7 km, connaîtra un afflux qui dépassera les 110 000 estivants par jour. Ce sont résolument ses atouts naturels, la virginité du site et les potentialités indéniables dont dispose cet ultime point nord-ouest que seul oued Kiss le sépare de Saïdia, l'une des meilleures plages du pays voisin, qui sont à l'origine de cet impressionnant afflux qui s'annonce très difficilement gérable pour les responsables locaux lesquels dans l'absence d'un budget spécial saison estivale, feront à l'image de la saison écoulée, carrément dans la bricole pour assurer les travaux ordinaires. “Mis à part une maigre enveloppe allouée pour bitumer l'accès principal, nous n'avions bénéficié d'aucune autre aide comme d'habitude pour assurer ne serait-ce que le minimum pour les 6 millions d'estivants que la commune accueillera cette saison”, dira désemparé le P/APC lequel déclare, par ailleurs, que les rentrées ont carrément doublé par rapport à la saison 2004 où elles ont atteint 1,226 milliard, contre 600 millions en 2002. Les moyens matériels ne semblent donc pas en rapport avec l'important flux qui déferlera de tous les coins du pays. Si les 5 millions de baigneurs de la saison écoulée ont, durant toute la saison, évolué dans des conditions sécuritaires et hygiéniques pratiquement acceptables, c'est grâce au dévouement d'une minorité qui s'est démenée dans l'arrière-scène avec des moyens très limités. “La saison a été assurée avec 20 travailleurs seulement pour la collecte des ordures et 15 pour le nettoyage des 3 plages”, dira le maire lequel considère que le nombre est en deçà des prévisions initiales faute de moyens financiers et que mis à part une citerne, les moyens mis en œuvre n'ont pas changé par rapport à l'année dernière, voire régressé telle cette cribleuse, pièce maîtresse pour le nettoyage des plages, qui risque de ne pas être utilisée faute de tracteur (100 chevaux) qui est en panne et qui de surcroît n'appartient pas à la commune. Les responsables de la commune de Marsa Ben M'hidi s'attendent donc à vivre une saison estivale étouffante et la situation semble être frêle pour que les vacances de tout ce beau monde soient gâtées. “Les égouts sont refoulés vers oued Kiss par pompage. Au total, 3 stations de pompage sont mises en œuvre. Il aurait fallu une panne technique ou une panne d'électricité pour que les égouts envahissent la plage. Nous frôlons chaque saison la catastrophe”, avoua le secrétaire général lequel n'a pas hésité à l'occasion de lancer un appel aux futurs estivants, notamment à ceux qui font manque de civisme et de civilité en jetant leurs sacs à ordures dans des endroits non appropriés, qui pique-niquent à même la plage la polluant ainsi par les immondices laissées sur place ou encore à ceux qui empiètent sur l'espace public en accaparant les trottoirs à l'aide de bordures en roseau, ce qui avilit énormément le paysage et contraint les piétons à jouer du coude pour circuler. AMMAMI MOHAMED