Au fil des années, cette maladie n'a cessé de se propager pour devenir un véritable problème de santé publique. C'est hier que la deuxième phase d'aspersion d'insecticides contre le phlébotome, insecte vecteur de la leishmaniose, a été lancée. Pour cette campagne, à travers laquelle on vise à faire reculer la leishmaniose dans notre pays, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a dégagé des agents pulvérisateurs qui doivent pouvoir accéder aux habitations afin de protéger l'intérieur et l'extérieur des maisons, a souligné un communiqué du ministère. Dans ce contexte, le département de Amar Tou lance un appel aux citoyens pour faciliter la tâche aux agents communaux «en les laissant pénétrer dans les foyers pour désinfecter l'environnement», lit-on dans le communiqué. S'agissant des produits utilisés pour la désinfection, le ministère a précisé qu' «ils sont d'une grande efficacité et sans danger pour l'être humain». Cette étape fait suite à une autre opération lancée il y a cinq mois, où le ministère a lancé la même campagne nationale pour la lutte contre la leishmaniose. Ces deux campagnes ont été décidées après avoir constaté, lors de ces deux dernières années notamment, une propagation inquiétante de cette maladie en Algérie. A titre illustratif, comparativement à l'année 2004, où l'on a enregistré quelque 15.000 cas, le nombre de malades a doublé l'année dernière. Les services compétents ont enregistré, en 2005, quelque 30.000 cas. Les spécialistes craignent une propagation de cette maladie dans les grandes villes. Plusieurs cas ont déjà été recensés dans la capitale. Ce qui a amené les responsables de la santé à lancer des investigations pour cerner les véritables causes à l'origine de la propagation de cette maladie et traiter efficacement le problème. Car, il ne suffit pas, selon les spécialistes, de désinfecter les foyers pour éradiquer d'une manière définitive cette maladie, même si cette opération est efficace. Pour y parvenir, tous les secteurs doivent s'impliquer afin d'assurer une meilleure protection aux citoyens. Beaucoup d'observateurs relèvent, en effet, un manque de coordination entre les ministères de la Santé, de l'Agriculture et de l'Environnement. Il faut savoir que la leishmaniose est une maladie parasitaire due à un protozoaire flagellé du genre leishmania, transmise à l'homme par la piqûre d'un vecteur, en l'occurrence un diptère hématophage du genre Phlebotomus. La leishmaniose est une maladie largement répandue dans les pays pauvres et médicalement sous-équipés. Une transmission interhumaine est possible, notamment en milieu urbain. C'est pour cette raison que la fréquence de la maladie est en augmentation. Cela n'est pas propre à l'Algérie. Un bon nombre de pays dans les cinq continents sont touchés par cette maladie. Dans un récent rapport, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a mentionné que plus de 300 millions de personnes sont exposées/an, à cette maladie dans le monde. Cela renseigne bien sur la menace et le danger qu'elle présente pour l'être humain. Elle est, dans quelques cas, mortelle chez les enfants âgés de moins de 6 ans. A souligner également, que les symptômes de cette maladie n'apparaissent que quelque temps après une piqûre de moustique. En Algérie, les wilayas qui sont exposées à cette maladie, sont Biskra, M'sila, Batna et Djelfa et les autres wilayas limitrophes. Généralement, elle est due à un manque d'hygiène.