La ville des Ponts à urbanisation complexe, marquée par un exode des plus massifs, n'a pas connu de véritable politique urbaine, du fait que seuls le logement et le relogement ont focalisé l'attention des pouvoirs publics. Au cours des années 70, les responsables, conscients de la situation de leur ville, connue pour l'instabilité de son sol (glissements de terrain), ont, à l'époque, tiré la sonnette d'alarme. Ils ont proposé aux pouvoirs publics, entre autres, d'épargner la ville de toute activité industrielle tout en préservant la ville des Ponts comme étant une ville de culture et de savoir. Cette proposition n'a pas été retenue, la politique politicienne en a décidé autrement. Les premiers chantiers des complexes industriels ont été installés çà et là: la construction de l'usine de textile Sonitex qui n'a pu démarrer faute d'alimentation en eau, la réalisation du complexe moteurs tracteurs de la Sonacome, l'usine pelles et grues ainsi que la fameuse zone industrielle Palma. Ce boom industriel a drainé les populations des wilayas limitrophes de la ville de Constantine. Cet exode massif a accentué le problème du logement et, par conséquent, l'apparition du phénomène des bidonvilles. Actuellement, la ville est cernée, selon les statistiques, par plus de 12.000 bidonvilles. Les opérations de relogement n'ont pas été efficaces vu le nombre croissant de la population. Au fil du temps et vu son sol instable, Constantine commence à crouler sous le poids d'un urbanisme anarchique. D'anciens quartiers de la ville tombent en ruine comme la vieille ville, la Casbah et la rue Thiers. L'autre phénomène menaçant l'environnement de l'antique Cirta est l'oued Rummel qui, à longueur de journée, dégage des odeurs nauséabondes. Cet oued qui n'a pas connu d'opération de curage depuis l'indépendance est devenu un terrain favorable à la prolifération des insectes, vecteurs de maladies graves. Dans ce contexte, l'auditorium Mohamed-Seddik-Benyahia a abrité le deuxième forum national sur la préservation de Constantine et sa Médina, l'environnement et la santé publique. Ce séminaire a été initié par la Coordination nationale des associations de soutien au programme du Président de la République en collaboration avec trois départements ministériels, à savoir l'Habitat, la Santé et l'Environnement. Plus de 500 participants ont été conviés à prendre part à ce forum dont des experts de l'environnement et de la santé, des universitaires et les élus locaux de quelques villes du pays. Dans son discours inaugural, le wali de Constantine, M.Hamimid Mohand-Nadir a mis l'accent sur la nécessité de sauver la vieille ville par des mesures salvatrices, à savoir la restauration du vieux bâti et la réhabilitation des anciens immeubles de la rue de France, et la rue Larbi-Ben M'hidi, tout en soulignant les travaux de réhabilitation résussis de l'ancien patrimoine immobilier de la rue Tatache et du boulevard Zighoud-Youcef. Il est à signaler que le premier responsable de la ville a, au cours de ce séminaire, informé l'assistance que les travaux de restauration des anciens immeubles ont été suspendus. Cela est dû au non-paiement par les locataires de leur apport qui est de l'ordre de 20%. Il est à rappeler que trois ateliers seront créés pour débattre des thèmes suivants: Médina espace urbain et cadre bâti, Médina et environnement et enfin Médina et santé publique. Les trois ateliers devront, à la clôture du séminaire, présenter une série de recommandations sous forme de rapport final qui sera transmis au gouvernement. En marge des travaux de ce forum, plusieurs visites sur les sites de l'institut Abdelhamid- Ben Badis et le palais du Bey, sont programmées pour les hôtes de la ville.