Le épartement de la santé, de la population et de la réforme hospitalière s'apprête à diffuser dans un avenir proche, une nouvelle circulaire ministérielle fixant les modalités pratiques à mettre en application pour toute évacuation de malades d'un établissement sanitaire à un autre. Cela veut dire tout simplement que l'ancienne circulaire datée du 18 avril 1998 et confectionnée du temps de M.Yahia Guidoum, fera l'objet d'une décision d'annulation. C'est du moins ce qu'a laissé entendre M.Amar Tou, sous l'égide duquel une rencontre traitant de la problématique de l'évacuation des malades hospitalisés, placée sous le thème du «transfert inter et intra- wilayas» a eu lieu hier à Alger. En outre, ce recours de M.Tou à une nouvelle réglementation tendant à mettre en valeur les opérations de transfert des malades, est justifiée, croit-on savoir, par la multiplication des cas de fuite de responsabilité de la part du personnel médical, toutes catégories confondues. En effet, nombreux sont les malades qui ont rendu l'âme durant leur transfert d'un hôpital à un autre. Une telle évidence est admise presque volontiers de la part du ministre de la Santé. Néanmoins, M.Amar Tou s'est gardé de révéler le chiffre des malades décédés en raison d'un défaut de prise en charge au moment de leur transfert. Cette tragique réalité est le résultat «de dérives graves relevées dans l'application de l'instruction N°3 du 18 avril 1998», s'est-il contenté de répondre en mettant en avant le fait que ladite instruction n'était pas suffisamment rigoureuse. Et c'est ainsi que la nouvelle réglementation, actuellement en gestation au niveau du ministère de la Santé, est censée mieux situer les responsabilités en cas de mauvaise prise en charge des malades au moment de leur évacuation. Autant dire dès lors, qu'en sus des multiples problèmes dans lesquels se noie le secteur de la santé publique où nos hôpitaux sont souvent qualifiés de «couloirs de la mort», voilà que la question de l'évacuation des patients est aussi problématique, sinon fatale dans bien des cas. En langage de chiffres, le département de Amar Tou a recensé quelque 97.871 évacuations reçues par les établissements de la santé au courant de l'année 2005. Ce chiffre paraît astronomique aux yeux du premier responsable de ce secteur qui fait part, hier, de sa volonté de le diminuer de 50% d'ici à la fin de cette année en cours et de 80% à la fin de 2007. Les 97.871 transferts évoqués plus haut ont induit près de 736.000 journées d'hospitalisation, dont l'incidence financière s'élève à plus de 4 milliard de dinars, indique-t-on encore. Bien que plusieurs cas de transfert ont eu lieu pour des raisons infondées, l'on relève, toutefois, que le manque de praticiens spécialistes, le manque de moyens de prise en charge thérapeutique et ceux d'investigation sont parmi les motifs majeurs qui sont derrière l'évacuation d'un malade d'un hôpital à un autre.