Au-delà des paroles apaisantes de M.Corbet qui affirme qu'«Air Lib n'est pas venue pour casser les prix», il n'en demeure pas moins que les tarifs de la compagnie française annoncent déjà une vraie bataille des prix entre les compagnies présentes. La première compagnie française de transport aérien à inaugurer la disserte sur Alger, interdite au pavillon de l'Hexagone depuis plus de 7 ans, semble faire un bon départ dans sa conquête du marché algérien. C'est ce qui ressort des déclarations du P-DG de la compagnie sauvée in extremis d'une liquidation, M.Jean-Charles Corbet. Lors de la conférence de presse animée hier à l'hôtel El-Aurassi, le président-directeur général de la compagnie a indiqué que d'après les résultats enregistrés depuis son entrée à Alger, Air Lib devrait penser à définir un plan de développement. «Nous sortons petit à petit du domaine du pari pour entamer dès le 18 février l'étape du développement» L'ex-pilote des lignes de l'ex-AOM/ Air Liberté s'est appuyé sur les chiffres «très encourageants» qui indiquent qu'à moins d'un mois de son entrée au marché algérien, la demande a considérablement augmenté, ce qui signifie qu'Air Lib devrait réaliser un taux de remplissage de plus de 70%, indique-t-il. Selon M.Corbet, le salut est quelque part dû à l'apport de Khalifa Airways qui a «contribué au succès qui paraissait difficile aux premiers jours de l'aventure». Dans ce même contexte, il n'a pas exclu la possibilité de développement de la coopération avec Khalifa Airways notamment dans le domaine de l'harmonisation des fréquences ou encore l'utilisation des avions de la compagnie algérienne pour augmenter les fréquences. Pour sa part, Mme Djaouida Djazirli, directrice générale de Khalifa en France, a insisté dans son intervention sur la nécessité «de rééquilibrer les connexions internes en France» sachant que la nature de la clientèle algérienne est familiale. «Il est difficile pour beaucoup d'Algériens en France de faire parfois plus de 500km pour atteindre Paris et pouvoir enfin prendre un avion direct pour le bled». Ce rééquilibrage ne peut intervenir qu'à travers une vision globale sur la dynamique du transport entre les deux pays. Pour rappel, Khalifa Airways s'occupe d'ores et déjà du traitement sur sol des avions d'Air Lib ainsi que da la vente de ses titres de voyage à travers ses réseaux. Par ailleurs, et concernant ces rapports avec Air Algérie, le conférencier n'a pas manqué de rappeler l'aspect concurrentiel des relations avec la compagnie algérienne, M.Jean-Charles Corbet a indiqué que cette compagnie, qui représente le pavillon algérien, sera considérée «comme tout autre concurrent». Aussi M.Corbet a invité Air Algérie à «respecter les règles de l'économie de marché (...) Air Algérie va devoir travailler dans l'excellence», dit-il. Au-delà des paroles apaisantes de M.Corbet qui affirme qu'«Air Lib n'est pas venue pour casser les prix» il n'en demeure pas moins que les tarifs de la compagnie française annoncent déjà une vraie bataille des prix entre les compagnies présentes. Le transporteur français qui, rappelons-le, n'a pas encore atteint son taux de remplissage espéré, propose ses titres de voyage à 210 euros, l'équivalent de 1.900 FF ce qui représente 800 FF de moins que les tarifs d'Air Algérie, avec une promesse d'amélioration continuelle des prestations. Cela appelle le pavillon national à faire plus d'efforts pour bannir les pratiques révolues. Concernant la sécurité des aéroports algériens, le P-DG d'Air Lib a insisté que «les aéroports algériens sont les plus sûrs du monde». M.Corbet est allé un peu plus loin en affirmant que «toutes les conditions sont réunies pour le retour d'Air France». Air Lib a ouvert la ligne vers Alger le 21 janvier dernier, elle été la première compagnie française à reprendre la ligne Paris-Alger depuis le détournement d'un avion français fin décembre 1994. Air Lib a traversé une crise financière difficile en décembre, sous les effets conjugués de la crise du secteur aérien après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis et la faillite de son ancien actionnaire Swissair. Mais le transporteur dispose, depuis peu, de nouveaux fonds propres à hauteur de 61 millions d'euros, dont un «prêt exceptionnel» de 30,5 millions d'euros octroyé par, le gouvernement français. Air Lib fonde de grands espoirs sur les liaisons régulières France-Algérie. Elle prévoit deux allers-retours quotidiens Paris-Alger en MD 83 biclasse, des avions de 159 places, compte sur 150.000 passagers en 2002, et espère atteindre 350.000 en 2003, selon son P-DG L'an dernier, la seule compagnie, auparavant autorisée à assurer des liaisons Paris-Alger, Air Algérie, a transporté environ 400.000 passagers.