Le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan depuis son putsch et qui est engagé dans un conflit armé avec les paramilitaires, s'est rendu hier chez son voisin érythréen, a annoncé son bureau. Il a rencontré le président érythréen Isaias Afwerkie pour discuter «de l'avenir des relations bilatérales et de leur renforcement». L'Erythrée, qui borde le Soudan au sud-est, est l'un des très rares pays voisins à ne pas avoir accueilli une partie du million de réfugiés soudanais, la frontière ayant été fermée par Khartoum en 2019. Début septembre, le général Burhane avait annoncé la réouverture des poste-frontières, signe de reprise en main sécuritaire d'une ligne de démarcation connue pour sa porosité. Récemment, un responsable soudanais de la sécurité affirmait, sous couvert d'anonymat, que les trafics d'armes et de drogues au Soudan se déroulaient principalement au sud de Toukar, une ville proche de l'Erythrée, où les trafiquants profitent «d'une faible présence sécuritaire» le long de la frontière. Asmara, elle, dénonce «des mensonges». Les affrontements entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo, ont fait depuis le 15 avril environ 7.500 morts, un bilan largement sous-estimé. La guerre a aussi poussé près de cinq millions de personnes à fuir.