Selon les grévistes, seuls deux examens sur trente ont eu lieu dans cette université. Les examens du deuxième semestre de l'enseignement supérieur, prévus pour hier, n'ont pas eu lieu à l'université de Bab Ezzouar, Alger. Dès les premières heures de la reprise, les étudiants se sont retrouvés seuls dans les salles des épreuves. Les enseignants, adhérant à la section Cnes, ont tenu leur promesse de poursuivre le mouvement de protestation déclenché depuis le 13 mai de l'année en cours. Pour la journée d'hier à l'Usthb, (Université des Sciences et des Technologies Houari-Boumediene), le Cnes a reporté ces examens à une date ultérieure. Hormis quelques enseignants qui ont assuré la reprise, la plus grande université d'Algérie a vécu un débrayage total. A en croire les déclarations des grévistes, seuls deux examens sur 30 prévus ont eu lieu. «Pour cette première journée (hier Ndlr), nous avons constaté que tous les enseignants tiennent toujours à leur parole de poursuivre le mouvement de protestation. La preuve, toutes les sections des filières importantes de l'Usthb n'ont pas passé leurs examens. Il n'y a que 2 examens sur 30 qui ont eu lieu», a souligné Aït Iheddaden, membre du conseil national du Cnes. Ces grévistes signent et persistent à ne pas reprendre le chemin des salles de cours tant que la tutelle n'aura pas manifesté une réelle volonté d'écouter et de répondre aux doléances des enseignants. Dans une déclaration dégagée à l'issue de l'assemblée générale de cette section, les enseignants ont tenu à réaffirmer leur détermination à poursuivre leur mouvement de grève jusqu'à la levée des poursuites judiciaires et la satisfaction de leurs revendications. Ces dernières, selon la même source, sont, entre autres, la levée du contrôle judiciaire contre leurs représentants Farid Cherbal et Mustapha Mechab, coordonnateurs nationaux adjoints chargés respectivement du Centre et de l'Ouest et contre le collègue Khaled Bessila de Constantine. Ils demandent à la coordination nationale des sections Cnes en grève, qui se réunira le jeudi 7 septembre 2006, d'organiser un rassemblement devant le Palais du gouvernement. Afin d'expliquer aux étudiants (mécontents de cet acte), leur démarche, les grévistes organisent du 4 au7 septembre des rencontres-débats avec leurs étudiants autour de la question. Néanmoins, les étudiants «blâment» les professeurs pour le maintien du mot d'ordre de grève. Ils n'ont pas caché leur inquiétude de perdre une année et de se retrouver victimes des uns et des autres. «Nous ne sommes pas près de perdre une année à cause de ce conflit», a déclaré Nabil, un étudiant en technologie. Aussi, ils sont contre cette idée de passer les examens après une longue période de repos forcé. Ils exigent de l'administration de programmer quelques cours avant les examens. «Nous demandons deux semaines de remise à niveau avant les examens», lit-on dans une affiche à l'université de Bab Ezzouar.