Aïn Salah est une ville fascinante par sa culture, son histoire et ses hommes et femmes qui tentent de la préserver de l'oubli à travers leurs productions, que celles-ci soient culturelles, artistiques, artisanales, ou économiques comme, par exemple, la production de dattes. En moins d'une semaine, le groupe de jeunes qui a exposé à la Maison de la culture Ali Zaamoum a séduit, conquis le public bouiri, heureux de découvrir une autre culture, presque une autre civilisation, celle, notamment, des palais qui datent du IVe siècle, Oudjda, du VIIè et VIIIe siècles. Mais ce qui l'aura, certainement, le plus frappé, c'est cette forêt pétrifiée qui n'est pas sans quelque analogie avec le bois dormant et qui, comme ce bois enchanté, attend que le prince charmant vienne le tirer de ce sommeil de pierre d'un coup de baguette magique. Un récit digne de science -fiction! Le lendemain, à dix heures tapantes, ils étaient à Bouira, avant ceux de Naâma qui eux aussi participaient à cette semaine culturelle. Eux ne devaient arriver que vers 14 heures. Et ceux de Aïn Salah comme ceux de Naama avaient assisté le jour même à la Maison de la culture où avaient eu lieu vers 15 heures l'ouverture officielle de cette semaine et donnaient quelques spectacles. Le lendemain, ils assistaient à la conférence donnée à la bibliothèque principale par un prof d'histoire sur le patrimoine culturel de Aïn Salah. Le surlendemain, ils prenaient la direction de Tikdjda, haut lieu du tourisme. Avec le président de l'association du patrimoine matériel Abdelghani Benzamid, nous faisons ce matin connaissance avec ce qui fut longtemps une commune rattachée à Tamanrasset. Malgré sa jeunesse et son costume traditionnel qui peuvent plaider en sa défaveur, il possède des connaissances étonnantes pour un jeune de son âge. Pourtant, quand Belkacem Benchrouda qui est archéologue et travaille au Parc national de Aïn Salah, interviendra à son tour, il ne le reprendra qu'une seule fois et seulement sur un point: Aïn Salah est devenue une wilaya en 2021 et non en 2022. Pour le reste, le savant qui participe à des fouilles dans la région est d'accord avec le jeune homme: Aïn Salah est tournée vers l'avenir, vers le savoir et le progrès, mais sans rien abdiquer de son passé, qui, comme on le verra, est des plus somptueux. Nous dirons somptueux de préférence à glorieux dans la mesure où nous nous intéressons à cette wilaya du sud, du point de vue culturel sans nous focaliser sur son histoire. Si nous écoutons avec intérêt le jeune président de l'association du patrimoine culturel de Aïn Salah, cet intérêt, c'est parce que cette ville d'Algérie est si différente des autres villes que nous connaissons. D'abord, nous dit notre «guide» improvisé, Aïn Salah repose sur un terrain plat. Et ce terrain plat s'étend sur des centaines de km et dans toutes les directions, sauf si l'on se tourne vers le nord où la vue est limitée par le haut plateau de Tadmaït. Cette espèce de plaine est, en permanence, balayée par les vents. Surtout entre septembre et octobre, où c'est la période, affirmaient nos deux interlocuteurs. De sorte qu'on ne voit jamais de grandes dunes à Aïn Salah. Cette présence de particules dorées en suspension dans l'air sous les rafales du sirocco, une fois retombée, la vie reprend son cours normal. À en croire, les deux natifs de cette commÀune qui est à 700 km de Tamanrasset (une aberration administrative corrigée heureusement en 2021), cette dernière est si pleine de charme que les touristes affluent de partout. La preuve, pendant que les deux hommes parlent, un monsieur d'un certain âge se mêle à l'entretien et ses interventions montrent qu'il possède une connaissance approfondie du désert. Il pense y retourner bientôt.