Cette petite enquête sur les légumes secs a eu pour point de départ l'un de ces produits que nous avons cherché en vain dans certains magasins, mais que, en abondance dans d'autres, il se vend, non en vrac, mais emballé et à un prix prohibitif : le haricot blanc. En vrac, il se vend à 340 DA et 380 DA dans un emballage. Devant notre ahurissement, le gérant d'un de ces magasins conseille charitablement un des nombreux points de vente ou annexe ouverts dans presque chaque commune de la wilaya. Nous le remercions et le lendemain, nous voilà devant ce qui avait été un dispensaire et qu'on utilise maintenant comme local pour la vente des légumes secs. Quelques clients attendent d'être servis. Il y a encore du riz et des haricots, mais pas de lentilles et de pois chiches. « D'ailleurs, haricots blancs et riz ne vont pas tarder à manquer. Le stock s'épuise vite. « Il faut en aviser le responsable », déclare Farès, le préposé à ce commerce. Le responsable s'est trouvé être Arezki Choudani, le sous- directeur des finances et des comptabilités au niveau de la Ccls. Il confirme l'existence de 16 points de vente un peu partout à travers la wilaya , en plus des cinq existants à Bouira, des deux à Sour El Ghozlane, d'un à Aïn Bessem et d'un autre à souk El Khemis. Avec les annexes créées dans dix communes, dont Maala, Zbarbar, Boukram, Bouderballah, Kadiria, Lakhdaria, Hadjr Zarga, Dachmia, etc., cela fait au total 31points de vente, ajoute notre interlocuteur pour qui les chiffres ont leur importance. Mais là ne s'arrête pas l'opération qui consiste à mettre ces produits très prisés à portée de la bourse du consommateur qui a besoin de calories pour lutter contre le froid qui s'installe. Enfin, conclut le deuxième responsable de la coopérative des céréales et des légumes secs (Ccls), il y a les points de vente mobiles. Chaque jour de la semaine ouvrable, les deux camions de la Ccls , chargés de marchandise quitte cette coopérative pour se diriger vers ces communes selon un programme établi comme suit : chaque jour deux communes à la fois. Ainsi, par exemple, on a Maala et Guerrouma, le dimanche. Le lundi, on a Ridane et Bouderballah, le mardi, on a Zbarbar et Bechloul, le mercredi, Boukram et Mamora, et jeudi, Taghdit et Adjiba. L'objectif est d'aider ces produits de large consommation à parvenir jusqu'aux localités les plus démunies. C'est l'esprit et la lettre même de la décision présidentielle, selon ce responsable. Il s'agit également d'assurer un repas chaud aux élèves et les étudiants. Les prix affichés sur le mur de chaque point de vente peuvent faire tiquer. Certaines bourses trop plates peuvent ergoter en considérant que le kilo de riz à 160 DA, celui des lentilles et des haricots à 280 DA, les pois chiches à 380 DA sont encore trop chers. Qu'ils fassent donc une simple comparaison : chez le privé, le riz en vrac à 240 DA et à 280 DA sous emballage, les pois chiches à 500 DA. Mais que l'on se dise aussi que ces produits qui peuvent pousser chez nous pour peu que nos agriculteurs veillent s'en donner la peine, sont tous exportés. « Le riz nous vient du Brésil, les lentilles du Mexique, les pois chiches du Canada et ils ne peuvent être importés chez nous que par l'Oaic, Office algérien interprofessionnel des céréales, assure notre responsable de cette coopérative des céréales et des légumes secs », souligne un client. Cette initiative qui plonge ses racines dans un bon programme d'approvisionnement des citoyens en produits essentiels pour leur santé mérite d'être saluée vivement, car elle permet de diversifier le menu du consommateur et de pouvoir le faire sans avoir l'air de s'arracher les cheveux.