L'information circulait depuis quelques jours déjà. Elle est désormais officielle. L'Algérie retire sa candidature à l'organisation des deux prochaines coupe d'Afrique des nations (2025 et 2027). Cette décision a été annoncée, hier, par le nouveau président de la Fédération algérienne de football (FAF), Walid Sadi, via un communiqué relayé par la Télévision nationale. La FAF a également confirmé l'envoi d'une lettre officielle à la Confédération africaine de football (CAF) pour informer de ce retrait. Le verdict sur les pays hôtes des deux prochaines éditions de la CAN devait être rendu, aujourd'hui, à l'issue d'une réunion au Caire, en Egypte. Cependant, des informations non officielles indiquent que la CAN 2025 aurait été attribuée au Maroc, tandis que celle de 2027 reviendrait à l'Egypte. Ces décisions semblent avoir été prises en coulisses, suscitant des spéculations sur la transparence du processus de sélection. L'Algérie, qui dispose sur le papier d'infrastructures de premier ordre, semble avoir été victime d'une machination orchestrée par ce que l'on qualifie communément de «cabinet noir» de la CAF. Il est important de noter que l'Algérie avait émerveillé le monde avec l'organisation exemplaire des Jeux méditerranéens à Oran, il y a plus d'un an, et le championnat d'Afrique des nations (CHAN) en janvier dernier. Le nouveau patron de l'instance fédérale a donc décidé de dénoncer cette «mascarade» en retirant le dossier algérien à la veille de l'annonce officielle. Il semble avoir eu l'approbation des hautes autorités de l'Etat pour cette démarche hautement symbolique. D'ailleurs, il a été reçu lundi soir par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. La question a sûrement été abordée. Sadi a présenté une feuille de route détaillée au chef de l'Etat, expliquant les enjeux de cette démarche symbolique. L'Algérie, en retirant sa candidature, a envoyé un message fort: elle refuse de jouer le rôle de «lièvre» dans un processus biaisé, où les dés semblaient déjà pipés. Cette décision marque un tournant dans l'histoire du football africain et soulève des questions sur la transparence du processus de sélection des pays hôtes des grandes compétitions. Il faut aussi dire qu'il s'agit là d'un coup dur pour l'Algérie. Néanmoins, c'est le résultat logique d'une politique de bricolage qui règne depuis quelque temps dans la gestion du football national. La FAF a vu son poids et son influence considérablement diminuer, alors qu'elle semblait être réduite à subir les décisions prises par ce que certains appellent le «trio maléfique» qui détient un contrôle présumé sur la Confédération africaine de football (CAF). Le président sortant de la FAF, Djahid Zefizef, avait été élu avec l'ambition de changer cette situation et de restaurer la place de l'Algérie au sein de la CAF. En vain! C'était encore pire. Il a subi une défaite humiliante aux élections au Comité exécutif (COMEX) de la Confédération africaine de football (CAF). Un rendez-vous qu'il avait abordé avec une légèreté déconcertante. Ce qui donnait un avant- goût de la manière avec laquelle ont été traités les dossiers de candidature à l'organisation de la CAN. Ce qui devait donc arriver, arriva. L'Algérie n'organisera pas cet évènement qui tenait à coeur aux citoyens. À présent, la balle est dans le camp des hommes de Belmadi. À eux de nous faire oublier cet amer revers...