C'est l'automne, c'est le temps des travaux des champs. Outre les agriculteurs, qui sont actuellement à pied d'oeuvre dans les préparatifs des labours, de nombreuses gens se mettent au jardinage et aux cultures potagères, ces dernières années. Une véritable ruée vers les parcelles de terres familiales. Aidés par la hausse vertigineuse des prix des produits agricoles, beaucoup de ménages ont trouvé en leurs jardins potagers une alternative crédible. Beaucoup d'arbres fruitiers et de légumes sont plantés afin d'éviter leur achat et ainsi soulager la bourse. Mais, hélas, ce phénomène curieux est accompagné par une pratique malencontreuse qui risque de gâcher cet élan, si les services concernés ne viennent pas à la rescousse. En fait, ces dernières années, les familles se plaignent des semences qui ne poussent pas. De l'avis de beaucoup de personnes interrogées sur le phénomène affirment que la situation est inquiétante, car la semence plantée même dans les conditions climatiques idoines ressemble à de la poussière. C'est comme si l'on plantait de la terre dans la terre. Selon beaucoup de personnes, il s'agit de semences périmées qui sont en train d'être vendues à des citoyens qui n'ont pas de grandes connaissances en matière agricole. Mais une chose est sûre, la pratique n'est pas un phénomène résiduel car elle est décriée par de nombreux individus. Aussi, du côté des vendeurs, il n'y a pas à s'inquiéter car le manque de savoir-faire de beaucoup de personnes serait en cause. «Non, la semence n'est pas la cause. C'est juste que les gens ne maîtrisent pas l'art de planter. Tous ceux à qui j'ai vendu n'ont à aucun moment émis ce genre de remarque», rassure un vendeur de produits agricoles. D'autres vendeurs reconnaissent cependant à demi-mot que des questions leur sont posées sur ce phénomène. «En effet, de plus en plus de personnes me demandent pourquoi leurs semences n'ont pas poussé, mais je ne pense pas que la cause soit dans la semence mais dans la manière de planter», explique un autre marchand. Du côté des amoureux de jardinage, la question reste posée avec insistance. «Je ne vous parle pas de la pomme de terre. Là, le problème ne se pose pas. Mais, allez voir les autres produits agricoles dont les semences sont vendues dans des sachets hermétiquement fermés. L'année dernière, j'ai semé par deux fois des betteraves, des navets et même des laitues. Mais après plusieurs semaines d'attente, rien n'a poussé. C'est comme si j'avais planté de la poussière. On m'a conseillé de faire attention aux oiseaux qui auraient pu manger mes semences mais même lorsque j'ai refait la plantation, il n'y avait pas d'oiseaux à incriminer, la semence n'a pas poussé», témoigne un homme, la soixantaine, qui dit avoir pratiqué le jardinage et le potager pendant des années. De fait, il semblerait que les conditions climatiques, les oiseaux et le manque de savoir-faire n'ont rien à voir dans cette situation. «Il est vrai que ces trois facteurs jouent un rôle prépondérant dans l'agriculture, mais je vous assure que j'ai mis tous les moyens, pourtant j'ai observé cet évènement bizarre. Il y a effectivement des semences périmées», explique notre interlocuteur qui avance un argument vraiment convaincant. «Vous voulez la preuve de ce que je vous dis? Eh bien, je vous assure que lorsque j'ai recouru aux semences locales chez nos grands-mères, mon jardin potager à fleuri comme jamais. Les semences obtenues chez nos mémés ne sont pas périmées et poussent, même sans savoir-faire», assure-t-il. Afin d'éviter de suer pour rien, bon nombre de personnes recourent, à présent, aux semences du terroir. «Moi, j'évite au maximum d'acheter les semences. Je les extrait de mes propres cultures. Depuis que je travaille avec cette méthode, je n'ai plus aucun problème», affirme un citoyen qui dit avoir une autonomie relative en matière de produits agricoles. Mais l'écrasante majorité des citoyens pratiquant le jardinage potager appellent les services concernés à exercer plus de contrôle sur ce créneau qui est en train d'être infesté par ces pratiques véreuses. Des méthodes qui risquent d'éloigner beaucoup de foyers de cette source qui les prémunit, en grande partie, de la loi, sans merci, du marché.