Les aides accordées par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural aux agriculteurs continuent de soulever des réactions contradictoires entre une grande partie qui se retrouve soulagée de ses difficultés et une autre qui se sent exclue. Hier, c'était aux petits éleveurs de poulets de réagir à ces décisions, en exprimant leur dépit de ne pas être concernés par les décisions malgré les grands problèmes qu'ils rencontrent au quotidien. Parmi les filières les plus touchées par les difficultés multiples, on peut citer, à titre d'exemple, la filière avicole avec essentiellement les nombreux petits éleveurs de poulets de chair et ceux de poules pondeuses. De nombreux éleveurs interrogés affirmaient, en fait, se sentir exclus des aides du ministère de l'Agriculture à qui ils lancent d'ailleurs un appel afin qu'il intervienne de toute urgence pour sauver la filière, laquelle est en voie de disparition. Des éleveurs estiment que si la tutelle n'intervient pas, c'est toute la filière qui va disparaître à cause des problèmes. La régulation des prix, considèrent ces derniers, ne doit pas intervenir seulement lorsque les prix sont très élevés, pour satisfaire le consommateur. Le ministère devrait aussi intervenir lorsque les prix sont très bas et que les éleveurs travaillent pratiquement à perte. En fait, le terrain indique bien que les éleveurs sont dans une situation très difficile. Le prix des aliments sont très chers tout comme les prix du poussin qui sont cédés actuellement à 210 dinars. Dans leur isolement, les éleveurs de poulets de chair et de poules pondeuses lancent un appel urgent au ministère, afin qu'il réorganise de fond en comble la filière et qu'il stabilise les prix durablement, de l'avis d'un éleveur, qui affirme que son cheptel de poules pondeuses a chuté d'une manière brutale, ce qui a été confirmé par de nombreux autres éleveurs qui affirment que les maladies ont décimé le cheptel pendant que le prix de la poule est passé de 400 à 1 300 dinars. Actuellement, doit-on le rappeler, les éleveurs de la wilaya produisent en moyenne 150 plateaux d'oeufs par jour. Des quantités insuffisantes pour satisfaire le marché et contribuer à réduire les prix des oeufs sur le marché. Il y a lieu de signaler que les éleveurs réclament un intérêt plus grand pour leur filière notamment la viande blanche et les oeufs dont les prix sont actuellement «brûlants» sur le marché. Un plateau d'oeufs est cédé à 600 dinars alors que le kilo de viande blanche se trouve actuellement inaccessible. De cette situation, les éleveurs se lavent les mains et considèrent qu'ils travaillent à perte, même avec ces prix élevés. Aussi, estiment-ils, le ministère de l'Agriculture est appelé à réorganiser toute la filière afin non seulement de baisser les prix mais surtout de sauver les éleveurs de l'extinction.