Le président de la République a reçu des responsables de médias nationaux. Entre presse écrite, audiovisuelle et électronique, l'ensemble des supports médiatiques était représenté dans un format de débat inédit en Algérie. On n'a effectivement pas assisté, dans les annales de la République, à un échange de points de vue entre le chef de l'Etat et des directeurs de journaux, de chaînes de télévision et de sites Internet qui ait pu durer aussi longtemps. Plus de quatre heures de discussion! Et l'aspect peu anodin et qui retient l'attention, c'est la présence des plus proches collaborateurs du chef de l'Etat. Ce n'était donc pas une discussion à bâtons rompus et c'est tout. Le directeur de cabinet, le conseiller juridique, le directeur général de la communication et le ministre du secteur, confortent, si besoin, le caractère sans précédent de cette rencontre, pour le moins révélatrice, d'un intérêt évident pour les médias que le chef de l'Etat considère comme un acteur central dans l'effort de redressement national. Si au début, on pouvait s'attendre à des réticences de la part des invités du Président, la durée de la séance témoigne de la grande disponibilité du chef de l'Etat au débat, mais également à l'écoute des préoccupations, non seulement des professionnels de la communication, mais aux sons profonds de la société. En intermédiaires de cette société qui exprime satisfaction et mécontentement, les interlocuteurs de Abdelmadjid Tebboune ont trouvé en face d'eux un homme qui sait écouter et répondre avec la franchise qu'on lui connaît. Tous les sujets concernant le quotidien des Algériens y sont passés. L'inflation principalement, et les tensions apparues dans certains produits de large consommation ont été abordées sans fioriture. Le débat était franc et les interventions du Président, d'une précision chirurgicale. Les procédures, les décisions prises à des niveaux subalternes, la mauvaise appréciation de certains responsables... Bref, le premier magistrat du pays est au courant de tout et l'a dit à ses invités dans un souci de transparence, mais aussi pour briser la glace. Il n'y a pas de protocole particulier. La presse est libre en Algérie et ses représentants posent toutes les questions possibles et imaginables. Cette grande ouverture au débat, dont a fait montre le président de la République, ne se résume pas à un échange d'information ou un simple exercice de questions-réponses. Il tend l'oreille, il consulte. Conscient du fait qu'il recevait des acteurs de la société civile, le chef de l'Etat en a profité pour élargir, pendant le temps du débat, le cercle de ses conseillers. Le Président écoute et hoche la tête pour exprimer son accord avec une idée formulée. À l'exemple de l'enseignement universitaire où il lui a été signalé l'urgence de former des cadres en concordance avec les besoins de l'Etat pour n'avoir pas à gérer une armée de chômeurs surdiplômés. Cela est un échantillon de quelques minutes d'un échange qui a duré plus de quatre heures! Les participants à cette rencontre inédite ont ainsi retenu l'absence de tabou dans la manière dont Abdelmadjid Tebboune aborde les questions d'actualité. Le peuple a le droit de tout savoir, et en cela, le Président ne fait pas dans la demi-mesure. Dire que l'Algérie est une maison en verre répond parfaitement au style présidentiel. Considérant être en face d'Algériens, il ne met pas de gants et les affranchit sur des questions d'ordre diplomatique. Les relations avec le voisinage, la démarche de l'intégration au Brics, la séquence de l'Assemblée générale de l'ONU... rien n'est mis sous le tapis. Le Président a tout dit. Il revient à la famille médiatique ensuite, d'agir en conséquence en mettant l'intérêt supérieur du pays au-dessus de toute autre considération. En cela, le chef de l'Etat a été on ne peut plus clair.