Après une disette de près de trois ans, marquée essentiellement par la pandémie de Covid-19, suivie juste après de deux séismes successifs qui ont ébranlé le mythique Théâtre régional Malek Bouguermouh de Béjaïa, c'est désormais le grand jour du retour de l'animation théâtrale. La capitale des Hammadites retrouve son ambiance d'antan, dans le cadre de la 12ème édition du Festival international du théâtre de Béjaia. Un festival qui s'est ébranlé, samedi dernier à partir de 18h. C'est Mohamed Yahiaoui du TNA qui a donné officiellement, au nom de la ministre de la Culture et des Arts le coup d'envoi de cette nouvelle édition, après l'allocution de bienvenue du commissaire du festival M. Slimane Benaissa, suivie de celle de Farouk Kherfallah représentant le P/APC de Béjaïa, de celle du P/APW Bachir Barkat puis celle de l'inspecteur général de la wilaya, représentant du wali. Son Excellence l'ambassadeur de Cuba était aussi au menu des discours pour marquer sa présence et exprimer sa joie de se retrouver à Béjaïa, et d'avoir reçu ses concitoyens en Algérie pour faire connaître le théâtre cubain aux Algériens. Deux peuples liés depuis longtemps par le partage des causes justes et des luttes pour la libération des peuples, avait-il déclaré. Cette nouvelle édition qui a comme invité d'honneur Cuba a été ouverte en présence de deux ambassadeurs, Son Excellence l'ambassadeur de Cuba et Son Excellence l'ambassadeur de Côte d'Ivoire, à côté des invités du ministère de la Culture et des Arts, composés de comédiens et dramaturges connu sur la scène nationale et internationale à l'instar de Benzerari, Ahmed Rezag, Athmane, alias Pedro, entre autres. Pas moins de sept pays sont invités afin de s'exprimer sur les planches à travers leurs troupes, à savoir Cuba, Egypte, Tunisie, Italie, Sénégal, Congo et Syrie. D'ailleurs, c'est le pays invité d'honneur qui a eu le mérite de monter sur la scène pour ouvrir le bal des représentations. Un spectacle époustouflant qui met en scène les problème de l'environnement, des guerres et autres conflits d'actualité. Ils imaginent le monde sans saisons, tout est gris toute l'année d'où le titre de la pièce: Grise. Un spectacle de haute facture qui a accroché le public bejaoui. Cette nouvelle édition se veut aussi l'occasion, pour le commissariat du festival, de faire connaître les productions théâtrales nationales au public, puisque les organisateurs entendent ainsi ne pas seulement se focaliser sur la participation internationale mais veulent élargir l'activité en y incluant des troupes algériennes pour renseigner sur les créations, au grand public, invité par ailleurs à embarquer, à travers des one-man-show, prévus sur certaines place publiques, il y en a sept. Des représentations qui iront voyager également à l'intérieur des communes puisque pas moins de cinq communes sont au programme à savoir, Kherrata, Amizour, Ouzellaguen, Akbou et Tazmalt. Dans l'ensemble, avec les spectacles pour enfants et la tournée des conteurs il est prévu 34 spectacles et un colloque scientifique autour de la thématique centrale: Théâtre et résistances. Un colloque que le commissariat organise en partenariat avec le centre de recherche en langue et culture amazighes. Des masters class, au profit de jeunes comédiens sont également au programme. En somme, un programme riche et varié, de quoi satisfaire tous les publics et les passionnés du théâtre, conviés à une semaine de fête sans limites et sans modération.