La première estimation financière faite en octobre 2005 a été de l'ordre de 944 milliards de dinars. Après une éclipse de plusieurs semaines, le dossier de l'autoroute Est-Ouest revient au-devant de la scène médiatique à la faveur de la rencontre tenue, hier au siège de la tutelle des Travaux publics, entre les professionnels des médias et le premier responsable de ce département, le ministre M.Amar Ghoul. «Je vous invite aujourd'hui (hier, ndlr) pour vous fournir quelques informations au sujet de l'évaluation technique et financière relative au projet de l'autoroute Est-Ouest», notera le ministre des Travaux publics comme pour faire part, d'entrée, de son intention de mettre un terme définitif aux ouï-dire et à toutes sortes de commentaires qui bruissent dans les salons d'Alger au sujet de la gestion de l'autoroute Est-Ouest, cette infrastructure grandiose que M.Ghoul qualifie de «méga-projet du siècle». Aussi, le ministre expliquera qu'il ne pouvait réagir à toutes ces rumeurs circulant dans l'informel du fait qu'il était tenu par le secret des négociations engagées entre l'Etat algérien et les responsables des entreprises de réalisation chinoise et japonaise. Lesquelles négociations, dont M.Ghoul n'a pas manqué de mettre en exergue le caractère plutôt âpre qui a caractérisé tout ce processus de pourparlers, ont débouché sur la signature d'un contrat final entre les deux parties, et ce, en date du 2 septembre dernier. Avant-hier, et lors de la séance du conseil des ministres tenue sous l'égide du premier magistrat du pays, le ministre des Finances, M.Mourad Medelci, a informé les membres du gouvernement de l'approbation de ce même contrat par la Commission nationale des marchés (CNM) et, par ricochet, de la levée de toutes les réserves afférentes au projet de l'autoroute Est-Ouest, apprend-on également du ministre des Travaux publics. A la question de savoir quand la construction des 927 km de l'autoroute Est-Ouest va-t-elle effectivement démarrer, M.Ghoul nous répondra que ce vaste chantier connaîtra son coup de starter juste après l'établissement de l'ODS (Ordre de service) qui sera chose faite au courant de cette semaine, soit aujourd'hui ou demain. S'agissant des caractéristiques du projet, le ministre des Travaux publics notera, à ce sujet, que celles-ci se répercutent de façon inévitable sur le coût du projet. En ce sens, il expliquera que le fait que l'autoroute Est-Ouest sera réalisée suivant les normes européenne de 2x3 voies, cela induit un surplus du coût à hauteur de 30 à 35%. Le fait également que la future autoroute algérienne sera une autoroute à péage, ce qui nécessite, selon M.Ghoul, de nouveaux aménagements et une prise en charge particulière dont l'incidence financière est de 10 à 15% du montant global du projet. Idem pour les normes européennes, «les plus sophistiquées dans le monde» confirme avec vigueur le ministre des Travaux publics, la mise en valeur de celles-ci dans la construction du projet induira un surcoût de l'ordre de +5 à +10% de son prix initial. D'autres incidences financières citées par M.Ghoul et dont le taux ne dépasse pas les 15%, celles-ci sont relatives à l'exigence de la sécurisation de l'autoroute Est-Ouest ainsi qu'au respect du délai d'exécution des travaux ne devant dépasser en aucun cas les 40 mois prévus initialement. D'autre part, et s'agissant du prix définitif fixé pour la réalisation de l'autoroute Est-Ouest qui sera donc opérationnelle d'ici à l'horizon 2009, celui-ci est de l'ordre de 805 milliards de dinars, soit 341 milliards de DA pour le tronçon est, 157 celui du centre et 251 milliards de DA pour le tronçon ouest. Ce qui équivaut également à une moyenne de 9,68 millions d'euros pour le seul kilomètre. Néanmoins, le ministre des Travaux publics est revenu, hier, lors de la rencontre qui l'a réuni avec les représentants de plusieurs organes de presse sur l'historique des montants attribués antérieurement au projet de l'autoroute Est-Ouest. Selon lui, la première estimation financière approuvée par la CNM et remontant au mois d'octobre 2005 a été de l'ordre de 944 milliards de dinars. La seconde estimation à la suite de l'appel d'offres international restreint a été, quant à elle d'un montant de 827 milliards de dinars. Par la suite, l'Etat algérien, représenté par le ministère des Travaux publics et de celui des Finances, s'est engagé dans un processus de négociations en vue de rabaisser le plus possible le prix de l'autoroute Est-Ouest qui a été finalement fixé à 805 milliards de dinars, approuvé par la groupe emirati Immar sollicité pour une appréciation. En outre, le ministre des Travaux publics notera que les négociations sus-évoquées se sont matérialisées par des acquis «historiques» en faveur de l'Algérie, et ce, «grâce à l'étroite collaboration entre le ministère des Travaux publics et celui des Finances», dira-t-il. Parmi ces acquis, il y a lieu de souligner que les montants sont plafonnés et ne pouvant guère faire l'objet d'une révision, les pénalités de retard sont passées de 2 à 10%, la caution de bonne exécution est quant à elle réévaluée de 5 à 10%, et enfin l'arbitrage international en cas de litige est exclu.