Cette décision «historique» a été prise par Bouteflika le 20 février dernier. Le président Bouteflika a décidé le 20 février dernier, du financement global par l'Etat, de ce qui reste à réaliser du parcours de l'autoroute Est-Ouest, traversant quelque 24 wilayas du nord du pays, sur un linéaire de 1 216 km. Cette décision a été rendue publique hier, par le premier responsable de la tutelle des infrastructures de base, M.Amar Ghoul, lors d'une rencontre-débat tenue à Alger, au siège de la Confédération des cadres de la finance (Ccfc). Ainsi, selon l'orateur, la décision de Bouteflika quant au financement l'autoroute Est-Ouest veut dire que l'Etat algérien aura à déployer une enveloppe budgétaire oscillant entre 400 à 500 milliards de dinars (environ 4 à 5 milliards d'euros), pour la réalisation d'ici à 2009, de quelque 900 km restants de l'autoroute est-ouest. Au-delà de l'impact positif que pourra induire la décision du premier magistrat du pays sur le parachèvement à temps du grand projet d'autoroute Est-Ouest, il convient de souligner que cette décision revêt un caractère politique indéniable. Il s'agit, en ce sens, de la matérialisation de la volonté, maintes fois affichée, par le président de la République et se rapportant à la nécessité de promouvoir en Algérie le secteur des infrastructures de base. «Le projet de l'autoroute Est-Ouest remonte dans sa conception à 1964 et il devait être livré à la population en 1980», dira dans son intervention le ministre des Travaux publics. Cependant, force est de constater que depuis 1964 et jusqu'à la fin de la décennie 90, le manque de ressources financières d'une part, la crise sécuritaire conjuguée à l'instabilité politique à l'intérieur du pays de l'autre, ont fait que le projet d'autoroute Est-Ouest n'a pas évolué de sa phase embryonnaire des années durant. Aujourd'hui que le financement de ce projet est officiellement assuré par l'Etat, cela s'apparente, selon M.Ghoul, à un tournant «historique» dans la gestion du dossier de l'autoroute Est-Ouest. Ce dossier, qui est ouvert à la concession mondiale et qui n'a pas manqué de susciter les convoitises de plusieurs entreprises venant notamment des USA, la France, l'Italie, la Chine etc., pour qui le chantier de l'autoroute représente une opportunité d'investissement non négligeable. D'autre part, il convient également de rappeler que les entreprises algériennes, privées ou publiques confondues, ont déjà achevé la réalisation d'un premier tiers de l'autoroute Est-Ouest. Il s'agit d'un tronçon d'environ 300 km et qui a coûté à l'Etat la bagatelle de 100 milliards de dinars, selon M.Ghoul. Ce dernier n'a pas quitté hier le siège de la Ccfc avant de mettre l'accent sur l'impact socio-économique de l'autoroute Est-Ouest qui se résume, selon lui, en la création de l00.000 postes d'emploi et en la répartition «rationnelle» des populations à travers l'ensemble du territoire du pays. Enfin, soulignons qu'actuellement, plus de 90% de nos échanges économiques qui se font à l'intérieur du pays sont supportés par la route.