Il est inconcevable que l'Algérie fasse recours à la main-d'oeuvre étrangère. «Des mesures punitives seront prises à l'encontre des directeurs qui repoussent les jeunes désirant s'inscrire dans nos établissements», a menacé, hier, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, M.El Hadi Khaldi, à l'adresse des 67 directeurs d'établissements de la wilaya d'Alger, réunis au siège du ministère. Le ministre a exhorté les responsables d'établissements, à accueillir tous les recalés du secteur de l'éducation, sans distinction aucune, en annonçant, à cette occasion, la prolongation des délais d'inscription jusqu'au 30 du mois en cours. Des recommandations très fermes ont été données aux responsables de ce secteur au niveau de la capitale pour réussir l'année professionnelle 2006/2007. Il a été décidé, dans ce sens, de simplifier les procédures d'inscription en réduisant le dossier, aux seuls certificats de scolarité et des photos d'identité. Le ministre s'est interrogé sur le fait que certains directeurs exigent des candidats, un acte de naissance N°12 pour pouvoir s'inscrire. Une pièce, rappelons-le, exigée pour la conclusion des contrats de mariage. Le premier responsable du secteur a demandé à ses directeurs, en cas de surcharge des classes, de multiplier les horaires de travail afin de prendre en charge le plus grand nombre possible d'apprenants. Khaldi a abordé, par la suite, le sujet relatif aux accords conclus avec les ministères de la Jeunesse et des Sports, d'une part, et de la Culture, d'autre part, en vue de contribuer à la réalisation de l'objectif d'«humanisation du secteur». C'est-à-dire, à introduire les activités sportives et culturelles dans les programmes d'enseignement, dans le but de réduire le phénomène de la déperdition. Les fruits des réformes entamées depuis 2003, indique le ministre, «se concrétiseront après le parachèvement de la nouvelle réglementation devant régir l'enseignement et la formation professionnels». Laquelle réglementation, conçue pour faire office d' instrument de régulation, se trouve, actuellement, en cours de réalisation. La responsable de ce secteur, au niveau de la wilaya d'Alger, a fourni, de son côté, les chiffres se rapportant à l'offre de formation des établissements de la capitale qui proposent 10.000 places pédagogiques. Une offre dépassée, ajoute l'intervenante, par le nombre des nouveaux inscrits qui a atteint 11.361. Soit un taux d'inscrits de 112% par rapport à l'offre. Les directeurs des établissements ont été appelés, au cours de cette réunion, à s'exprimer sur leurs besoins et les problèmes qui entravent l'accomplissement de leurs missions. La directrice du centre féminin de Rouïba a fait état de l'existence, au niveau de son établissement, d'un matériel agricole comprenant des tracteurs et autres engins dont la valeur dépasse une centaine de millions de dinars. Et ce, malgré que le centre ne dispose pas de spécialités inhérentes aux métiers de l'agriculture. Ayant permis la sortie de près de 192.000 diplômés, à l'échelle nationale, «les résultats de l'année écoulée bien qu' ils soient satisfaisants, doivent être dépassés», a tenu à souligner le ministre. S'agissant des performances de son secteur, Khaldi a déclaré qu'il est tout à fait inconcevable que l'Algérie fasse recours à la main-d'oeuvre étrangère tout en allouant à l'enseignement et la formation professionnels un budget annuel dépassant les 34 milliards de dinars.