Ce constat est fait au moment où l'Algérie entame un tournant décisif dans son développement économique. Les Assises de la formation et de l'enseignement professionnels, organisées par le ministère de la tutelle au Palais des nations, ont pris fin hier. Loin d'être une simple tribune offerte aux principaux concernés par ce secteur, ces assises ont été une occasion au département de El Hadi Khaldi de se remettre en cause. Il est plus que temps, au ministère de l'Enseignement et de la Formation professionnels, de faire l'état des lieux et de dresser le bilan de ses activités. Aujourd'hui, alors que l'Algérie fait appel à la main-d'oeuvre étrangère, il y a tout de même lieu de s'interroger sur l'intérêt qu'on tire de la formation de tous ces jeunes dont, en fin de compte, la compétence laisse à désirer. L'exemple du secteur du bâtiment, dont les projets les plus précieux sont confiés aux entreprises chinoises, n'illustre que la situation dramatique dans laquelle se retrouvent les établissements de la formation professionnelle. Paradoxalement, ce constat est fait au moment où l'Algérie entame un tournant décisif dans son développement économique. Ce fait a d'ailleurs, été relevé par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui reconnaît «les dysfonctionnements du système d'éducation, en général et ceux de la formation professionnelle, en particulier». Lors du discours prononcé dimanche dernier à l'occasion de l'ouverture de ces assises, le chef de l'Exécutif a souligné que «le recours exceptionnel à la main-d'oeuvre étrangère peut s'expliquer, en partie, par les besoins induits brutalement par les instruments considérables consentis depuis quelques années à la relance et au soutien du développement économique». Il faut dire que le plan de relance économique, élaboré par le président de la République, exige, outre une gestion minutieuse d'un fonds estimé à 100 milliards de dollars, une main-d'oeuvre qualifiée. Et c'est justement ce qui manque le plus. Rappelons dans cette optique que le président Bouteflika, lors de la visite d'inspection effectuée, le 11 avril 2006, dans la capitale, avait «savonné» tous ses ministres, et celui de la formation professionnelle n'a pas été en reste. Par ailleurs, loin de ces récriminations, impliquer les opérateurs privés dans l'insertion des jeunes diplômés des établissements de l'enseignement professionnel s'avère plus qu'une nécessité. Justement, dans ce cadre précis, le chef de l'Exécutif a exhorté le secteur privé à s'impliquer davantage dans «les réformes systématiques envisagées». Toutefois, pour le moment cette option est difficilement envisageable. D'autant plus que les opérateurs privés refusent de suivre. En ce sens, il convient de préciser que plusieurs entreprises du secteur privé, ayant signé des contrats avec le ministère de la Formation professionnelle pour le recrutement des diplômés des établissements sous la tutelle du département de El Hadi Khaldi, ont tout simplement manqué «à leur promesse». Les opérateurs privés ont tout bonnement refusé de recruter les jeunes diplômés. Pourtant, des contrats en bonne et due forme ont été signés entre les deux parties.v A qui incombe la responsabilité? Il est vrai que la responsabilité est mise sur le dos des privés, néanmoins, le ministère de la formation professionnelle, de son côté, devra accélérer les réformes et donner des formations dignes de ce nom. Par ailleurs, avec la nouvelle loi d'orientation sur la formation et l'enseignement professionnels, d'aucuns estiment qu'une nouvelle lueur pourrait être envisagée.