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Le FLN: renaître ou disparaître
Le vieux parti à la veille de son 11e congrès
Publié dans L'Expression le 07 - 11 - 2023

Cette organisation a pourtant vu le jour voici 69 ans en tant que mouvement rassembleur sous le signe de la pureté doctrinale, de la fermeté des principes, du consensus politique, de l'unité de volonté et de l'unité d'action. Ces qualités lui ont permis d'accomplir une grande oeuvre historique avec la concrétisation de l'indépendance et la fondation d'un Etat. Aussi existe-t-il un rapport évident entre le mouvement amorcé dans ce but en 1954 et celui qui a donné à la société dès 1962 vitalité et dynamisme en matière d'édification et de développement. Mais l'élan puissant qui a été pris au départ a reflué peu à peu avant de s'estomper avec l'avènement du multipartisme (1989). Celui-ci marque un tournant en raison d'un changement de perspective et de point de focalisation causé par la formation d'un large éventail de tendances, d'opinions et de solutions aux problèmes nouveaux advenus et dont certains allaient avoir pour enjeu l'Etat, sa stabilité et son existence mêmes. Essoufflé et manifestement mal préparé à cette effervescence, le FLN a fini par se déconcentrer et par perdre de vue les exigences pratiques de l'idéal originel de Novembre 1954 qui lui a servi constamment de guide. Cédant à l'air du temps, il s'est laissé prendre au jeu des rivalités et des calculs politiciens, après avoir succombé au cours des années 1980 à la tentation de «l'embourgeoisement administratif» qui l'a poussé jusqu'à prendre possession du Palais du gouvernement. Une nouvelle situation s'est en tout cas créée qui a conduit à un double relâchement: relâchement des liens avec l'Etat qu'il avait pourtant lui-même établi en 1962 et relâchement doctrinal face aux nouvelles orientations politiques et économiques secrétées par les réformes post octobre 1988. De cette sorte d' «écart de conduite» a résulté pas à pas pour le parti une crise dont les signes frappants sont une démotivation de ses troupes et, par ricochet, une désorganisation grandissante de ses structures qui a abouti au bout du compte à sa banalisation pure et simple sur la scène politique. Or, l'idéal novembriste en tant que corps de doctrine du FLN et socle démocratique et social, tout à la fois imprégné de justice et de liberté, n'a pas flanché en dépit des coups de boutoir reçus à la faveur de la montée en puissance d'un pseudo libéralisme ahurissant. Il a subsisté et subsiste encore, nécessaire au pays et toujours vivant dans les esprits. Reste à savoir, aujourd'hui, dans quelle mesure cet idéal peut-il être endossé dans les faits face à la langue de bois dont il fait sans cesse l'objet dans maints discours à contenu spécieux et redondant, et aussi face au malaise pernicieux qui trouble fortement ce qui reste des militants et des sympathisants du FLN. Cette question cruciale renvoie naturellement à l'idée d'un choix offert à chacun entre les options préconisées par divers partis dont les clivages sont de nature à empêcher l'attention collective de se cristalliser sur des défis de nature existentielle pour l'Etat et sa société.
Conscience et objectivité
Le propos de la présente contribution n'est pas de procéder à une analyse du paysage politique algérien, ni d'infléchir les choix ou bien d'épiloguer sur les dérèglements patents de nos formations partisanes. Il vise simplement à constater en conscience et objectivité que face à l'atonie de ces formations qui n'en finissent pas d'agoniser ou de passer l'essentiel de leur temps à se neutraliser, le FLN est sans doute mieux placé pour rebondir s'il se remet scrupuleusement à l'ouvrage. En effet, sa longue expérience de la chose politique, ponctuée par des hauts et des bas dont il peut tirer les leçons, le qualifie pour faire de son 11e congrès un moment propice à la découverte des prémices d'un renouveau. Celui-ci renvoie à l'idée d'une stratégie de renaissance qui lui permettra de s'adapter aux temps actuels et à venir en s'évadant des routines et des schémas obsolètes qui l'exposent à l'irréparable. À la lumière d'un diagnostic précis, une telle stratégie pourra s'établir sur quatre piliers:
1-la pertinence et la permanence des principes posés en 1954;
2-le renforcement organisationnel basé sur un code moral et des règles de fonctionnement rationnelles;
3- la focalisation inébranlable sur la cohésion des rangs;
4- la loyauté envers l'Etat et la sauvegarde de son autorité en tant qu'elle prévaudrait en toutes circonstances sur l'influence des individus et des groupes d'intérêts. Autant dire que ces éléments par lesquels le parti FLN pourrait asseoir solidement une identité et se refaire une réputation, l'habiliteront assurément à être de nouveau un interprète écouté et entendu des aspirations populaires les plus profondes et à fournir au jeune Etat algérien avec lequel il a été continuellement lié (sauf pendant la crise nationale des années 1990) l'énergie motrice et créatrice, ainsi que l'inspiration doctrinale dont cet Etat a nécessairement besoin. Il le pourra d'autant plus qu'il dispose de deux atouts qu'aucun autre parti agréé ne détient et que la simple évocation de son sigle fait résonner dans les coeurs des Algériens:
1-le prestige historique;
2-l'autorité morale du souvenir encore vivace des luttes passées. C'est en tout cas de cette façon que le FLN pourra reprendre des forces pour se moderniser et pour contribuer efficacement à annihiler la tendance fâcheuse de la société à se dissoudre en factions rivales qui l'empêchent d'aller de l'avant avec assurance dans le monde périlleux d'aujourd'hui. Etant par nature et par inclination la formation politique des grands moments nationaux, ce parti peut une nouvelle fois voir son heure sonner si son 11e congrès sait tirer les leçons des erreurs, fautes et dérapages passés, et s'il s'emploie fermement à jouer la carte de la concorde civique, de l'ouverture d'esprit et de l'intérêt général incarné par l'Etat.
Une étape délicate
Cela implique pour ses animateurs de faire l'économie des escarmouches stériles et des pratiques déplorables afin de se concentrer sur l'essentiel de manière à envisager le parti FLN non pas comme un fait coutumier ou une fin en soi, mais comme un fait d'actualité et un outil qui s'apprécie à son efficacité opérationnelle ainsi qu'à sa compatibilité avec l'intérêt supérieur du pays. Aussi, son rôle dans cette étape délicate que vit l'Algérie tient-t-il principalement à l'accomplissement de cinq exercices:
1- mettre en exergue et vulgariser tout ce qui, dans la politique du gouvernement, est de nature à accroître le bien-être des gens, à assurer la justice sociale et à délivrer les énergies créatrices des contraintes bureaucratiques et autres qui pèsent sur elles;
2- assurer de concert avec d'éventuelles structures associées la mobilisation populaire autour des tâches d'intérêt national requises par le bien public;
3- veiller par ses élus à l'atténuation du mal administratif et à l'application effective des politiques publiques conçues pour projeter le pays dans le siècle en marche;
4- organiser la formation de ses militants et de ses élus tout en prenant part à la promotion de l'esprit civique au sein de la société, créant ainsi les conditions propices à sa compétitivité dans les joutes électorales qui s'annoncent;
5- se forger une stature de parti moderne en se référant à un projet d'avenir sérieusement élaboré, plus qu'à de vieilles résolutions tirées des archives ou bien à l'histoire qu'il faut désormais laisser au bon soin des historiens.
Vigilance sur les principes fondateurs, mobilisation, contrôle de l'application des politiques publiques, formation de ses troupes et modernisation, sont pour le FLN les clés de voûte de la rénovation tant attendue. À ces fins, cinq exigences fondamentales sont à prendre en compte:
1-une technique de concertation via une expertise extérieure au parti auquel elle apporte toutefois une collaboration utile destinée à enrichir les débats internes et à fournir aux instances habilitées des éclairages utiles dans tous les domaines;
2- une instance de direction comprenant deux entités distinctes, mais non séparées: une entité administrative qui gère «l'appareil» et une entité de supervision politique chargée de l'action spécifique du parti (parlementaire, extraparlementaire, gouvernementale);
3- la structuration organique locale selon des formules à caractère participatif;
4- la production intensive, en interne, des idées et des propositions destinées à consolider le programme du parti, à éclairer ses élus et éventuellement à renforcer l'action du gouvernement;
5- un dispositif de sélection des candidats aux élections fondé sur des critères objectifs et une éthique qui préserve le parti de l'intrusion de l'argent nocif en son sein.
Au final, il n'y a dans ce qui précède rien de très original. Mais il ne fait pas de doute que la renaissance tant réclamée par la base passe nécessairement par des dispositions de cette nature qui éviteraient au FLN une disparition lente mais sûre préjudiciable à l'Etat.
* Membre du Conseil de la natione


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