La dysfonction érectile, pathologie d'insuffisance sexuelle reconnue par l'OMS. Déjà largement utilisé en Europe et aux Etats-Unis, le médicament Edex contre la dysfonction érectile, dont le lancement (officiel) a eu lieu jeudi en Algérie, est un événement en soi de toute première importance. Mais aussi, il faut en convenir, ce remède, existant sur le marché algérien depuis février 2006, devra briser un tabou profondément ancré dans nos moeurs. En effet, quel est le citoyen algérien ou d'un tout autre pays, en particulier arabo-musulman, qui avouerait «tout de go» cette pathologie d'insuffisance sexuelle même à son médecin traitant? D'ailleurs, selon nombre de praticiens présents, jeudi, à l'hôtel El Aurassi, au symposium Edex sur la dysfonction érectile (DE), organisé par les laboratoires français Schwarz-Pharma, en collaboration avec la Société algérienne de chirurgie urologique (Sacu), le patient évoque moult maux imaginaires avant d'arriver (!), grâce aux questions judicieuses posées lors de son auscultation, à admettre cette insuffisance sexuelle que d'aucuns considèrent comme «honteuse», de surcroît dans notre pays où la virilité de l'homme relève du domaine du sacro-saint. Aujourd'hui, en 2006, après le lancement du Viagra le plus connu, Levitra, Cialis...ne sont pas toujours efficaces ni ne conviennent à tout le monde dans les types de dysfonctionnement érectile. Pathologie désormais reconnue par l'OMS, la demande de prolongation de la performance sexuelle est devenue un marqueur de santé global des patients comme le montre la DE. Celle-ci est un phénomène quasi constant dans le monde et atteint 20% de la population mondiale. Un homme sur trois est atteint au delà de 40 ans et 1 sur 2 l'est au delà de 60 ans. Divers facteurs entretiennent, sinon accélèrent l'apparition de cette pathologie comme le tabac ou l'alcool. Elle précède de 3 ans un infarctus comme elle témoigne, à l'avance, d'une comorbidité liée à une maladie organique sérieuse telle que le diabète, la chirurgie urologique, la sclérose en plaque...ou plus prosaïquement encore, un symptôme qu'il convient de traiter à la demande du patient pour éviter d'éventuels effets psychologiques lourds à long terme (dépression, désocialisation, mal au dos...) Pour passer outre le facteur promotionnel évident et l'aspect commercial de ce nouveau produit, qualifié de «révolutionnaire», il a été indiqué que l'efficacité de l'injection intracaverneuse (longtemps attendue par les praticiens) de l'Edex directement sur le pénis du patient, est supérieure à 90% dans chacune des situations traitées. Elle se traduit par une érection dans les 10 à 15 minutes qui suivent la microinjection et relève d'une sécurité et d'une simplicité d'utilisation réelles. Cet acte, s'est plu à faire remarquer un intervenant, vient après les recours vains auprès des traditionnels taleb ou marabout. Le Dr.Kamel Adjali a regretté, pour sa part, que «les troubles sexuels soient sous-évalués» tout en déplorant «la détérioration de la qualité de la vie qu'ils entraînent». La dysfonction érectile, a-t-il dit, est «un véritable baromètre de santé, un clignotant rouge en quelque sorte». Il précède, citera-t-il en exemple, l'angine de poitrine dans 68% des cas. Un autre intervenant, le professeur Aoucherif, président d'honneur de la rencontre, a loué la collaboration multidisciplinaire, qui a conduit à la constitution d'un véritable arsenal thérapeutique devant faire face, notamment à trois obstacles majeurs: le désir, l'anxiété de la performance et les problèmes relationnels du couple. Il ne manquera pas, en outre, de considérer que cette thérapie doit être remboursée au même titre que n'importe quelle autre maladie. Sur un total de 3,6 millions d'injections réalisées en France, par exemple, depuis janvier 2003, seulement 6 cas «d'intolérance» ont été rapportés. Le plus important pour le malade français est son remboursement à 100%, ce qui permet au patient, sévèrement atteint, de retrouver une vie sexuelle réussie et sereine. Un antidote (Etifléfrine) existe et sera bientôt commercialisé en Algérie. Il est administré en cas d'érection prolongée ou en cas de surdosage, a indiqué le Dr.Ronald Virag des laboratoires Schwarz.