Généralement, le mari n'ose pas en parler à sa femme et souvent, cette dernière pense surtout à une éventuelle infidélité. Encore tabou en Algérie, la sexualité reste un sujet difficile à aborder pour le patient qui souffre de la dysfonction érectile. Une maladie qui peut pourtant être guérie grâce aux divers traitements dont dispose la médecine aujourd'hui. En effet, le sujet est d'une grande sensibilité, liée à l'éducation, à la psychologie dominante et au machisme ambiant. Quel est le citoyen algérien qui avouerait cette maladie d'insuffisance sexuelle même à son médecin traitant? Le professeur Youcef Khodja, éminent spécialiste en urologie, a expliqué, lors d'une conférence de presse animée jeudi à Alger, que le patient évoque moult maux imaginaires avant d'arriver, grâce aux questions judicieuses posées lors de son examen, à admettre cette insuffisance sexuelle que d'aucuns considèrent comme «honteuse», de surcroît en Algérie où la virilité de l'homme relève du domaine du sacro-saint. Selon des recherches liées au phénomène grandissant des divorces, les spécialistes sont arrivés à la conclusion que 30% des divorces sont causés par la détérioration des rapports sexuels entre les conjoints. Et l'une des causes premières est le dysfonctionnement érectile qui peut survenir à tout moment pour diverses raisons. Généralement, le mari n'ose pas en parler à sa femme et, souvent, cette dernière pense surtout à une éventuelle infidélité. Le dysfonctionnement érectile est un phénomène quasi constant dans le monde et atteint 20% de la population mondiale. Un homme sur trois est atteint au-delà de 40 ans et 1 sur 2 l'est au-delà de 60 ans. Divers facteurs comme le tabac ou l'alcool, entretiennent, sinon accélèrent l'apparition de cette pathologie. Certains patients souffrant de troubles de l'érection peuvent présenter un risque de maladie cardio-vasculaire masquée. Lorsque l'on sait qu'une dysfonction érectile peut être présente depuis au moins 3 ans avant l'apparition des premiers symptômes d'une maladie cardio-vasculaire, l'homme qui souffre de pannes sexuelles répétées a tout intérêt à envisager d'effectuer un bilan de santé. La dysfonction érectile témoigne à l'avance d'une co-morbidité liée à une maladie organique sérieuse telle que le diabète, la chirurgie urologique, la sclérose en plaque ou plus prosaïquement encore un symptôme qu'il convient de traiter. Pour passer outre le facteur promotionnel évident et l'aspect commercial de ces produits qualifiés de «révolutionnaires» comme le Viagra, Levitra et Cialis, la demande de prolongation de la performance sexuelle est devenue un marqueur de santé global des patients. Il a été indiqué que le Cialis a une efficacité rapide et durable. Une étude récente menée en Europe révèle que le Cialis avait la préférence de 45% des patients contre 30% pour Levitra et 13% pour le Viagra. Le professeur Youcef Khodja regrette pour sa part que «les troubles sexuels soient sous-évalués en Algérie tout en déplorant la détérioration de la qualité de la vie qu'ils entraînent».