Des centaines de personnes ont dû évacuer hier plus grand hôpital de Ghaza où s'entassaient plus de 2.000 malades, médecins et réfugiés pris au piège par l'agression barbare sioniste contre le territoire palestinien où une frappe aérienne a fait 26 morts dans la nuit. Au 43e jour de l'attaque sioniste, au moins 2.300 patients, soignants et déplacés se trouvaient dans l'hôpital al-Chifa, un immense complexe construit bien avant la création de l'entité sioniste, et situé dans l'ouest de la ville de Ghaza, selon l'ONU dont l'inquiétude va grandissante pour leur sort. Ils sont sortis à pied de l'hôpital, mais des responsables médicaux ont souligné que 120 patients étaient encore présents, incapables de se déplacer. Parmi eux figurent des bébés prématurés, a affirmé le ministère de la Santé du Hamas. Ces colonnes de déplacés, de personnel médical et de patients, certains blessés et très faibles, ont pris la direction de la route Salaheddine, qui mène vers le sud de Ghaza où l'armée sioniste contraint la population à «se réfugier», avant que son aviation ne vienne poursuivre le génocide. Les soldats sionistes qui mènent pour le quatrième jour consécutif un raid sur l'hôpital al-Chifa avaient ordonné via haut-parleur hier matin son évacuation «sous une heure». L'armée sioniste, dont les chars encerclent l'hôpital, fouille «bâtiment par bâtiment» le complexe. Le mouvement islamiste palestinien dément catégoriquement ses allégations, et dénonce un nettoyage ethnique. Des soldats «interrogent» les personnes présentes à l'intérieur de l'établissement. L'électricité a cessé d'y fonctionner il y a des semaines et ses chefs de service rapportent que plusieurs dizaines de patients sont décédés «parce que les équipements médicaux vitaux ont cessé de fonctionner en raison de la coupure du courant». Les bombardements sur la bande de Ghaza sont incessants depuis le 7 octobre. Des pourparlers en vue de la libération des prisonniers sionistes se tiennent via une médiation du Qatar, mais le gouvernement Netanyahu d'ultra droite refuse tout cessez-le-feu et cherche sans cesse à gagner du temps, persuadé de pouvoir afficher une victoire réparatrice de l'échec cuisant infligé par le Hamas. Dans la nuit de vendredi à samedi, une frappe contre trois immeubles de Khan Younès a encore fait 26 morts et 23 blessés graves, selon le directeur de l'hôpital Nasser de cette ville du sud de la bande de Gaza. Le territoire palestinien se trouve depuis le 9 octobre en état de «siège complet» par l'entité sioniste qui a coupé les livraisons de nourriture, d'eau, d'électricité et de médicaments passant par le terminal de Rafah, à la frontière avec l'Egypte dans le sud de Ghaza. Selon le Hamas, 24 des 35 hôpitaux de Ghaza ont cessé fonctionner. Face aux pénuries, la population est confrontée «à un risque immédiat de famine», a averti le Programme alimentaire mondial (PAM). Le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a critiqué «l'échelle de la réponse sioniste, de plus en plus injustifiable». La plupart des habitants ont été contraints par les bombardements sauvages de fuir vers le sud. Selon l'Unrwa, 70% de la population n'a pas accès à l'eau potable dans le sud du territoire, où les égouts ont commencé à se déverser dans les rues, les stations d'épuration ayant cessé de fonctionner faute de carburant. Les tensions sont aussi vives en Cisjordanie, où environ 200 Palestiniens ont été tués par des colons juifs extrémistes et des soldats sionistes depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé. Cinq combattants du Fatah ont été assassinés tôt hier dans une frappe aérienne sur le camp de réfugiés de Balata, près de Naplouse. A Jénine, le Hamas a évoqué la mort de trois de ses combattants. Et à Hébron, deux Palestiniens ont été tués par l'armée sioniste, selon le ministère palestinien de la Santé. Le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, a exigé vendredi devant les Nations unies un «cessez-le-feu» à Ghaza pour venir en aide aux 2,2 millions de personnes piégées par l'agression sioniste depuis le 7 octobre.»On ne demande pas la lune. Nous demandons des mesures de base nécessaires pour répondre aux besoins essentiels de la population civile et juguler le cours de cette crise», s'est insurgé M. Griffiths lors d'une intervention vidéo devant une réunion informelle de l'Assemblée générale de l'ONU à New York.»Un cessez-le-feu humanitaire. Appelons ça comme on veut, mais ce qu'il faut d'un point de vue humanitaire est simple: arrêter les combats pour permettre aux civils de se déplacer en sécurité», a tonné le chef des opérations humanitaires de l'ONU devant les Etats membres des Nations unies.