Lorsque le président de la République en avait posé la première pierre, en 2003, ce devait être un centre de regroupement des équipes nationales. La fin de la semaine dernière a été marquée par la fameuse lettre que le ministère de la Jeunesse et des Sports aurait adressée à la Fifa, lettre dans laquelle il se dit prêt à aider la FAF au point de lui céder, une fois que les travaux qui sont en cours seront achevés, le centre technique national de Sidi Moussa. Il faut signaler que la lettre en question, jusqu'à mercredi soir, n'avait pas atterri dans les services de la Fifa. En outre, il aurait été normal qu'au moment de son envoi, si envoi il y a, qu'il en fasse part à la FAF, la seule structure en Algérie avec laquelle l'instance du football international traite. La lettre en question n'est arrivée à la FAF que dans la journée de mercredi après que quelques uns de nos confrères en aient révélé la teneur dans la matinée. Le président de la FAF, M.Hamid Haddadj, lui-même, n'a eu à la connaître, en premier, qu'à travers la presse. Dans un tel scénario, on peut raisonnablement se demander comment une lettre, censée être confidentielle, a-t-elle pu être distribuée à la presse. Maintenant, on ne peut être qu'étonné de ce qui peut être assimilé à un revirement puisqu'on pensait que le MJS avait la FAF dans le collimateur et ne daignerait jamais faire acte de générosité en sa faveur, surtout depuis l'histoire de la non-application du décret 05-405 sur les fédérations sportives par la FAF, accentuée par l'affaire de la Ligue nationale à propos de laquelle le MJS demande à ce que l'assemblée générale élective soit refaite, chose que la fédération refuse obstinément. En outre, mardi dernier, M.Yahia Guidoum, le ministre de la Jeunesse et des Sports, a effectué une visite sur certains sites de la capitale et de ses environs dont le centre de Sidi Moussa. Nous avons pu écouter son intervention ce jour-là sur les ondes de la Radio Chaîne III. Il a bien parlé d'un centre qui «sera la fierté du pays» et qu'il considère «un peu comme son enfant», un centre qui, pour lui, «sera le Clairefontaine algérien». Il n'a, à aucun moment, parlé d'un centre qui sera cédé à la FAF. Apparemment, entre ce qu'il a dit (du moins ce que la Chaîne III a bien voulu passer) ce jour-là et le contenu de la fameuse lettre, il n'y pas de convergence de point de vue. Le centre de Sidi Moussa, jadis (dans les années 60) lieu de regroupement de l'équipe nationale de football avait été pratiquement abandonné. L'idée de le récupérer est née en 2002, lorsque M.Boubekeur Benbouzid était aux affaires de la Jeunesse et des Sports. Le fait que la FAF soit une association et non un démembrement gouvernemental, ne lui donnait pas le droit de prétendre à une subvention pour la construction d'un centre technique. Le ministre avait, alors, pris la décision de nommer le futur centre «Ecole nationale de football» placée sous la tutelle de son département de manière à dégager des crédits pour sa construction. Mais M.Benbouzid est parti et son projet n'a pas été suivi d'effet sur le terrain. Cependant, à force d'insister, notamment depuis que la Fifa l'avait inscrite parmi les bénéficiaires du projet «Goal», la FAF, par le biais de son président, M.Mohamed Raouraoua, avait pu obtenir que le site de Sidi Moussa soit le futur centre de regroupement des équipes nationales de football. C'est ainsi qu'en 2003, le président de la République, M.Abdelaziz Boutefilka, a posé la première pierre de ce centre. Mais, en la circonstance, on s'était précipité car pour financer une partie du projet, la Fifa exige que l'assiette de terrain sur laquelle est érigé le centre soit la propriété de la FAF. Ce qui n'a jamais pu être obtenu. De plus, le MJS a, par la suite, orienté le centre sur un nouvel objectif à savoir qu'il deviendra un centre de formation. Voila pourquoi la FAF, voyant qu'elle risquait de perdre l'aide de la Fifa, a décidé, à son tour, d'orienter sa demande sur la construction de son nouveau siège. C'est pourquoi, également, la fédération s'est attelée à acheter le terrain sur lequel se trouve son siège actuel puisque c'est la condition sine qua non que pose la Fifa (à ce propos, on trouve anormal que le service des domaines ait facturé 22 milliards de centimes la vente de ce terrain à la FAF alors que celle-ci est une association d'utilité publique et d'intérêt général). Dans la lettre que le MJS a adressée à la Fifa, il est fait mention «de la démolition probable de tout le siège actuel» alors qu'en réalité, selon ce que nous avons appris, la seule structure qui sera démolie est un petit immeuble (R+2) dans lequel il y avait un certain nombre de résidants et que la FAF a relogé ailleurs. Cet immeuble, affecté par le séisme de 2003, sera détruit sur recommandation d'un organisme officiel, le CTC en l'occurrence. En outre, l'étude du projet du futur centre a entièrement été financée par la Fifa. Il y a un mois, M.Pascal Torres, le directeur du développement de la Fifa et M.Taha Ismaïl, l'officier de la Fifa en charge du projet «Goal» pour le Maghreb et le Moyen-Orient, étaient à Alger et ils se sont enquis des démarches effectuées jusqu'ici par la FAF. Ils ont informé les responsables de cette dernière que la Fifa était prête, une fois que les travaux du nouveau siège aient été entamés, à financer un projet «Goal 2» portant sur la construction d'un centre technique national et un projet «Goal 3» concernant la pose d'une surface en gazon synthétique de dernière génération, aux normes Fifa, d'une valeur de 500.000 dollars. Mais, pour ces deux réalisations, l'affaire ne pourra se faire que si la FAF achète elle-même les terrains sur lesquels elle compte les domicilier. Si cela se passe comme pour l'acquisition du terrain de Dely Ibrahim, ce n'est pas demain que la fédération pourra voir, ne serait-ce que l'ombre, ces réalisations.