La pluie a cessé. Mais les bienfaits de son passage sont restés. La terre, après une longue période de sécheresse, est de nouveau prête à recevoir la semence, et les barrages dont les niveaux n'ont pas cesséde baisser de façon fort inquiétante, ont vu ceux-ci remonter presque miraculeusement. Pas autant qu'on aurait aimé, certes,mais tout de même assez pour faire tomber la pression qui s'exerçait en permanence sur les épaules des responsables concernés et des simples clients de l'ADE obligés de recourir assez souvent au mode du citernage pour leurs besoins en eau potable. À propos du barrage de Koudiet Acerdoune, par exemple, qui est le plus affecté des trois par cette calamité naturelle, au point qu'il a été mis momentanément à l'arrêt, et cela, en dépit de son importance (640 millions de m3), a reçu un apport pluviométrique estimé à 13 millions de m3, selon Ali Mezioud, un élu FFS. Avec ces 13 millions, le barrage en question pourrait, selon le système de distribution en vigueur, se remettre en marche et fonctionner pendant plusieurs mois. Mais avec d'autres pluies et d'autres apports, la situation allant en s'améliorant, il y a des chances qu'il revienne à son niveau normal d'ici deux ou trois mois. C'était le barrage qui donnait le plus de souci aux autorités. Il est le plus important après celui de Mila et alimentait quatre wilayas et 33 communes de Bouira. Sans parler des périmètres irrigués d'El Esnam qui dépendaient de lui. Autant dire que sa mise en repos pour un temps indéterminé avait été accueillie avec une grande stupeur et une grande inquiétude. Son importance en volume fait qu'il se remplisse plus lentement. Si l'on en croit un observateur qui semble plus au fait de cette question, il faudrait trois ans d'une année normale en pluviométrie pour espérer le voir revenir à son niveau le plus élevé. Ce n'est pas le cas pour les deux autres barrages. Celui de oued Lakhal, d'une capacité de 29 millions de m3, avec les dernières précipitations, ne doit pas être bien loin de déborder, l'oued Lakhal qui pend sa source à Dirah et qui l'alimente étant le plus grand de la wilaya. Les six communes qu'il dessert en matière d'AEP sont en partie alimentées par des forages et des puits. Quoi qu'il en soit, notre source n'a pas de chiffres le concernant. Mais des observateurs assez crédibles affirment que les apports le concernant sont très satisfaisants. Quant au barrage de Tilesdit qui, avec ses 170 millions de m3 semble, pour une raison liée à sa situation géographique qui le place au pied de la montagne de Djurdjura, fortement enneigée en ce moment, est celui des trois qui a le moins souffert de cette sécheresse. La directrice des ressources en eau avec laquelle nous abordions ce sujet mercredi dernier au siège de la wilaya, assurait, alors que la pluie tombait fine et drue, qu'il était à 39 millions de m3. La trentaine de communes qu'il alimente ne doivent pas poser de problème. Les dernières pluies ont considérablement augmenté son contenu. Notre source affirmait hier qu'il est à 42 millions de m3. Ces faibles apports pourraient s'expliquer par le fait que le barrage de oued Lakhal se trouve en amont et,par conséquent, bénéficie en priorité du contenu de ce cours d'eau. Nous voilà donc tirés d'affaire? Les agriculteurs ont plus d'un mois devant eux pour rattraper le retard pris sur la campagne labours-semailles, et les autorités chargées de la question relative à l'alimentation en eau potable de la wilaya peuvent respirer un peu. Ainsi tout le monde trouve son compte. Il est vrai qu'il fait un froid de canard, mais n'oublions pas que l'hiver n'est qu'à quelques encablures et qu'il est normal qu'il s'annonce de façon un peu rude, avec toutes pluies en plaine et toutes ces chutes de neige en montagne.