Dans un contexte météorologique marqué depuis plus d'une décennie de sécheresse, l'année 2008-2009, avec un cumul pluviométrique estimé à 600 mm peut paraître exceptionnelle. Réparties de façon idéale entre septembre et avril, ces précipitations renforcent davantage encore le sentiment d'exceptionnalité de l'année en cours. S'inscrivant dans cet environnement climatique très favorable aux activités agricoles, le mois d'avril qui enregistre en ces deux premières décades un cumul pluviométrique de l'ordre de 87 mm, revêt lui-même un caractère qui soulève, par son caractère pluvieux et froid, des interrogations sur les changements climatiques observés ces derniers mois et mettant en cause les gaz à effets de serre, responsables de dégâts considérables sur notre environnement. Mais, que ce soit au niveau de la direction de l'hydraulique où on parle d'une pluviométrie tout juste moyenne, ou du côté de la station météorologique de Bouira, où l'on croit au contraire que, ce à quoi on assiste depuis un mois, est on ne peut plus normal, considérant que c'étaient les mois (avril) des années précédentes qui ne l'étaient pas, le mois d'avril n'a rien d'extraordinaire. La température qui oscille entre 13° et 17° reste dans la fourchette des normales saisonnières. A la DRWH, c'est l'année 2000 qui est plutôt pointée du doigt pour son cumul pluviométrique catastrophique qui a flirté avec les 192 mm. C'est l'événement météorologique qui a marqué les annales du siècle. Ces apports pluviométriques se sont traduits par l'élévation du niveau des trois barrages et des 11 retenues collinaires et de 4000 forages. Alors que le taux de couverture en AEP est de 93% dans la wilaya, et qu'il est prévu qu'il atteigne les 95%, un raccordement en AEP de 86 200 foyers, la dotation journalière par habitant qui est de 120 litres pourrait passer grâce aux nouvelles réalisations d'ouvrages hydrauliques et les intéressants apports enregistrés cette année, pourrait connaître une amélioration notable estimée à 180 litres par jour. L'irrigation qui est capitale dans une wilaya tirant l'essentiel de ses ressources de la terre, connaît elle aussi une amélioration non négligeable avec ces importantes pluies enregistrées dans la région. En usage dans les plateaux d'El Esnam, elle concerne une superficie estimée à 7000 ha, alors que sur la plaine du Sahel qui déborde sur la wilaya de Béjaïa sur 2200 ha, l'irrigation profite à la culture maraîchère sur 4800 ha. Le barrage de Koudiat Acerdoune d'une capacité de 640 millions de m3, qui affiche un taux de remplissage de l'ordre de 95 millions de m3, arrosera 18 000 ha dans la Mitidja de l'est et la vallée des Issers (1000 ha). Sa mise en eau en septembre en 2008 donnera lieu à un projet de transfert des eaux, qui sera réalisé en 2010, alimentera Les communes d'Aomar, de Kadiria, de Lakhdaria et quelques autres communes de Tizi Ouzou. Le 2e lot pour la réalisation duquel le choix de l'entreprise est en cours, couvrira les besoins en eau potable des communes de Bouira et de M'Sila. Le troisième lot en cours de lancement bénéficiera aux communes de Bir Ghabalou et de la nouvelle ville de Boughezoul, dans la wilaya de Médéa. Alors que le taux du barrage de Oued Lakhal, d'une contenance de 30 millions de m3 est à seulement à 17% de son taux de remplissage, et alimente en AEP trois communes, celui de Tilesdit, d'une capacité de 167 millions de m3, déborde et profite à une douzaine de communes de l'est de la wilaya.