Le président a fait un constat critique sur la situation du secteur. Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), menace de recourir, de nouveau, à la grève. C'est ce qu'a annoncé son président, M.Yousfi, lors d'une conférence qu'il a animée hier. Cette décision a été prise à l'unanimité par le bureau national qui s'est réuni, samedi dernier, en présence des représentants de toutes les wilayas. Selon lui, la date du débrayage sera fixée lors de l'assemblée générale qui se tiendra dans les prochains jours. M.Yousfi explique que le recours à la grève a été décidé pour dénoncer le mutisme de la tutelle qui, d'après lui, continue d'ignorer les revendications des praticiens spécialistes. Sur ce point, le professeur Yousfi a présenté un constat amer. Il a d'ailleurs, dénoncé l'absence de dialogue entre le syndicat et le département de Tou. «Au moment où on parle de la promotion du dialogue social, le ministère ferme ses portes devant nous», regrette-t-il, en affirmant que ce dernier n'a jamais répondu aux appels du syndicat. Depuis le dernier contact avec la tutelle, en septembre 2005, souligne-t-il, le dialogue n'a pas repris jusqu'au jour d'aujourd'hui. Pourtant, le conférencier avance qu'il a transmis plus de six correspondances, en vain. «C'est un mépris vis-à- vis des praticiens spécialistes de la santé publique qui forment l'élite du pays», dit-il, l'air mécontent. Ce dernier ne comprend pas pourquoi les autres départements négocient avec les syndicats, tandis que le ministre de la Santé refuse de les recevoir. «Certes, nous avons rencontré les responsables en marge des séminaires, mais nous voulons plutôt nous réunir officiellement pour discuter des dossiers qui sont en suspens», précise le conférencier. Censé être avisé au sujet de la Fonction publique et les nouvelles mesures introduites dans le secteur de la santé publique, le syndicat, nous apprend-il, a été complètement écarté, voire marginalisé du terrain. Pour mieux décrire la nature des rapports avec la tutelle, il dira que sur les 14 points inscrits dans la plate-forme des revendications, seulement 2 points ont été réglés. «Le pire est de constater que dans le nouveau projet du statut général de la Fonction publique, on ne parle pas du statut particuliers du corps de la santé», relève-t-il. A l'exception du corps de la santé publique, tous les corps sont énumérés dans l'article 3 du projet portant sur l'élaboration du statut particulier. M.Yousfi n'a pas omis de critiquer le nouveau décret permettant aux praticiens d'aller vers le privé. «Cela dit, affirme-t-il, nous allons droit vers une privatisation du secteur». Il interpelle les pouvoirs publics à débloquer la situation.