La question du nombre de démunis demeure très controversée dans notre pays nonobstant les affirmations du département de M.Ould Abbès. M.Djamel Ould Abbès, ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, à la veille du mois sacré de Ramadhan, alloue une enveloppe financière estimée à quatre vingt-dix millions de dinars aux fins de venir en aide à la catégorie la plus démunie de la population. Une frange qu'il estime désormais à quelque 125.000 familles recensées par son département. Soit un chiffre revu quelque peu à la hausse puisque au premier recensement des nécessiteux, M.Ould Abbès avait avancé un nombre frôlant à peine les 115.000 démunis dans notre pays. Mais avec les quarante mille familles victimes de la tragédie nationale, ce chiffre a sitôt atteint les 160.000 concernées par cette couverture sociale à la faveur du mois sacré. L'on rappelle que pour jouir de la fameuse carte de démuni, il faut être sans emploi, non déclaré à la Cnas ou ayant un revenu de moins de 3750DA. Mais le propos de l'actuelle opération est que les familles peuvent prétendre à un couffin qui couvre leurs besoins quotidiens pendant quinze jours et dont la valeur avoisine les 3000DA. Ces couffins du «pauvre» sont constitués essentiellement de denrées alimentaires de première nécessité, notamment des pâtes alimentaires, du riz, du lait, de la farine, du sucre, du concentré tomate, du café et d'huile de table. Leur distribution se fera dans la discrétion totale et à domicile afin de préserver la dignité des citoyens, assure-t-on. Pour cette opération, près de 1500 bus seront mobilisés. Notons que l'opération de distribution a déjà débuté ce week-end. Cette opération se fera sous le contrôle du ministère, par des associations et des APC, afin d'éviter que cette action ne «soit utilisée à des fins politiques», a fait remarquer le patron de la Solidarité nationale. Est-il besoin de rappeler que la question du nombre de démunis demeure très controversée dans notre pays, nonobstant les affirmations du département de M.Ould Abbès. D'aucuns affirment que ce nombre pourrait allègrement flirter avec les six cent mille. Or les chiffres officiels sont déclarés en totale contradiction avec un récent rapport du Pnud qui estimait le taux des personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté en Algérie à pas moins de 10% sachant que les pouvoirs publics ne lui opposent que le taux très optimiste de 0,6%.