Une double transmission du virus H5N1 est susceptible de provoquer une pandémie pouvant faire des millions de morts. La psychose de la grippe aviaire se réveille à travers le monde. Le plus important foyer de la pandémie est localisé au sud-est du continent asiatique. L'Indonésie a annoncé, hier, le 51e décès des suites de l'Influenzavirus sur son territoire. Un enfant âgé de 9 ans, victime du virus H5N1, est mort le 12 septembre, a précisé un médecin du Centre national d'information sur la grippe aviaire. Il est décédé une heure seulement après son admission à l'hôpital Sulianti Saroso de Jakarta, spécialisé dans les maladies infectieuses. Ce n'est pas encore fini. La tension remonte avec l'approche de la saison hivernale. Une période propice pour l'activité migratoire des oiseaux. Au sud-est du continent asiatique, l'épizootie continuait à faire des victimes du fait d'un climat favorable à la prolifération de l'Influenzavirus. La grippe aviaire, ou grippe du poulet, est une infection due à un virus de la famille des Orthomyxoviridae qui comprend plusieurs genres (types) dont Influenzavirus A. Celui-ci est divisé en sous-types parmi lesquels les sous-types H5 et H7. Ce nouveau décès indonésien, le 51e sur la liste, intervient seulement deux jours après l'annonce par les autorités sanitaires de la mort d'un enfant de 11 ans, lui aussi victime du virus. L'officialisation des décès de cette épidémie a débuté en août dernier. Une opération signée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). L'enregistrement d'un décès ne peut être fait qu'à la condition que les résultats aient été confirmés par au moins deux laboratoires locaux. Auparavant, l'OMS exigeait qu'il soit pratiqué des analyses dans l'un de ses laboratoires affiliés. Une opération jugée comme véritable parcours du combattant. L'archipel indonésien, région du monde la plus touchée en termes de décès liés à la grippe aviaire, est le seul pays où a été confirmée, par des analyses en laboratoire, une transmission entre êtres humains de la maladie. Cette annonce avait provoqué de vives craintes d'une mutation du virus. Le H5N1, jusqu'alors essentiellement responsable d'une épizootie, sa double transmission, de l'animal à l'homme et de l'homme à l'homme est susceptible de provoquer une pandémie pouvant faire des millions de morts. Les spécialistes étaient sur la piste de la transmission animal/homme. L'humain peut être contaminé dans des conditions de promiscuité extrême avec des animaux malades, ce qui a été observé en Asie. Pour autant, le virus H5N1 n'est transmissible de l'homme à l'homme que si le virus mutait pour devenir contagieux pour l'espèce humaine. Sur les 15 sous-types de virus grippal aviaire, le H5N1 est le plus inquiétant pour plusieurs raisons. Il mute rapidement et il a une propension avérée à acquérir les gènes des virus infectant d'autres espèces. Des opérations de concertation et de lutte contre cette épizootie doivent être validées. Car, il y a bel et bien risque maximum. La question est de savoir si les plans de prévention confectionnés dans la précipitation sont en mesure de faire face à la nouvelle menace?