En plus du théâtre, le programme du mois de Ramadhan, à la salle El Mougar, comprend beaucoup de musique et une exposition d'arts plastiques. Comme chaque mois de Ramadhan, la salle El Mougar ne désemplit pas. Ce soir, sur initiative de l'Onci, le public est convié à assister à une pièce de théâtre intitulée Les Prétendants d'après Nikolaï Gogol sur une adaptation libre de Malek Laggoune. Mise en scène par Saïd-Merzouk, qui joue aussi dans la pièce, celle-ci est un drame social qui porte sur le mariage. Saci, le héros de la pièce, est un petit fonctionnaire de justice. Il est célibataire et vit seul dans un petit meublé. Il reçoit régulièrement la visite de H'lima, une vieille entremetteuse qui s'efforce de lui trouver un bon parti et de le marier. Saci est indécis. Il hésite, tergiverse et trouve des prétextes pour repousser à plus tard la date fatidique. Mais H'lima est tenace et réussit à le convaincre de rencontrer la belle Atika, une jeune fille nubile, riche héritière d'une somptueuse demeure. Saci finit par céder et se rend à son domicile. Là, une surprise l'attend. Sept autres prétendants se présentent au même moment pour demander la main de la belle héritière. La situation se corse, la confusion est à son comble. Accablée, embarrassée, Atika ne peut se résoudre à fixer son choix sur l'un d'eux, car aucun ne répond à «l'idéal d'homme» dont elle a longtemps rêvé. Produite par l'association Arc en Ciel, Saïd Merzouk, le metteur en scène, indique: «La pièce tourne autour de Saci à la double face. Tout comme Atika, il veut à la fois se marier et non se marier». Et d'ajouter: «Ceci est un gros problème, un drame décliné sous forme de comédie véridique, eu égard à ce que vivent nos jeunes en Algérie.» Cette pièce, créée en 2001, a déjà été présentée lors d'une semaine culturelle en 2004, nous apprend-on. Dressant un mauvais tableau de la situation du théâtre en Algérie, Saïd Merzouk dira vouloir créer des opportunités pour avancer. Le travail et la persévérance sont les principes de cette association si ce n'est le manque de subventions qui l'empêche de réaliser, à proprement parler, ses activités. Mais l'association ne se démonte pas facilement et espère s'en sortir coûte que coûte. M.Merzouk se demande alors pourquoi étudier pendant 4 ans et n'aboutir à rien. H'lima, alias Saïda Zinouni, en est un bel exemple. C'est sa première expérience dans le théâtre professionnel. Un peu dur pour elle quand même, nous confie-t-elle. Elle est étudiante en deuxième année à l'Ecole d'arts dramatiques de Bordj El Kiffan. Ella a déjà joué dans La Nuit des rois de Shakespeare, au cours de ses études dans le cadre du théâtre amateur. «Le choix de l'auteur de la pièce n'est pas fortuit. On n'est pas là pour faire dans le grand théâtre classique ou romantique. Je suis comédien au TNA. Le niveau du théâtre national oscille entre le moyen et le faible. On se doit de porter un regard sur le théâtre populaire d'abord. Force est de constater qu'on n'a pas de traditions théâtrales. Ce que les gens ont fait avant nous n'est qu'une simple tentative, un essai. Nous, on veut avancer. Par le travail, incha'Allah. Notre prérogative est de continuer à oeuvrer pour l'art», dira le metteur en scène. La pièce, dont la générale aura lieu ce soir à partir de 22 heures, a bénéficié, grâce au soutien du ministre de la Culture, d'un carnet de tournées qui le mènera à se produire les 5 et 6, à Béjaïa, les 7 et 8 à Sétif et les 9 et 10 octobre à Batna. Pour info, l'association, qui a déjà mis en scène plusieurs pièces de théâtre, adaptera bientôt sur les tréteaux L'Escargot entêté de Rachid Boudjerda. Outre le théâtre, la salle abritera au cours de ce mois de Ramadhan, plusieurs soirées musicales et une exposition d'arts plastiques. Côté musique, on notera les noms de Nadia Benyoucef, Abdelkader Chaou, Mourad Djaâfri, Noureddine Dziri, Boualem Chaker, Samir Toumi, Dalila Naïm, Mohamed Alloua, Mehdi Tamache, Nasreddine Chaouli, groupe El Ferda de Béchar, Hamidou, Fella Ababsa, Houria Aïchi, Hasnaoui Amchetouh, El Hadj Mohamed El Ghafour, Sid-Ali Driss et les autres... En somme, des galas pour répondre aux goûts musicaux de tout le monde, Chaâbi, andalou, chaoui, kabyle, gnaoui, etc., le théâtre revient le 5 octobre avec une pièce comique intitulée Point d'interrogation. Le 27 septembre aura lieu le vernissage de l'exposition d'arts plastiques des soeurs Zehra et Amel Bekkaï. Les deux artistes ont, pour source d'inspiration, la nature dont sont imprégnés la plupart de leurs tableaux. En témoignent les noms, tels que Une Oasis d'animaux du désert, Notre Sahara, Le Monde des insectes, Un Fond marin, Une Vie d'hiver, Le Printemps reptiles du désert, Les dessins rupestres existant dans notre Sahara.