Nos villes et villages sont sales. C'est presque une lapalissade que de l'écrire tant la vie en communauté semble étrangère à notre «nouvelle conception» de la vie. Il est, en effet, saisissant de constater que nos rues et nos ruelles ainsi que nos cages d'escaliers et pratiquement tous les espaces communs, sont dans un état répugnant. Alors que tout, et dans notre culture et dans notre religion, invite à la propreté «Nadhafa mine el iman!» nos comportements sont des plus incompréhensible. Ainsi et pour ne citer que les villes de Kabylie supposées être de véritables édens noyés dans la verdure, c'est l'inverse qui est, depuis quelques années, le lot des populations qui n'en peuvent, mais...Tizi Ouzou, à titre d'exemple et malgré les diverses tentatives, soit des élus, soit des responsables de l'administration, n'arrive pas à devenir ce joyau qu'elle fut pourtant il n'y a pas si longtemps. Les rues sont, certes, quotidiennement balayées et les caniveaux récurés mais il semble que ces efforts ne suffisent pas. Les citoyens semblent aussi ajouter à cet état de fait en jetant n'importe où leurs papiers gras et aussi en sortant à n'importe quelle heure leurs déchets, laissés sur les trottoirs dans des sachets souvent éventrés. Il faut dire que les autorités ne semblent guère s'en faire en ne pensant pas justement à pourvoir les villes de corbeilles à papiers. Tout comme il semble que personne ne pense à la plantation d'arbres d'ornement, ces poumons des villes, Où sont ces parcs destinés aux enfants des cités? Et pourtant de petites dépenses rendraient nos résidences agréables. Les vieux ne trouvent pas de bancs pour réchauffer leurs vieux os au soleil car nos parcs squelettiques à souhait sont éternellement squattés par ceux qui n'ont rien à y faire. Les familles n'ont pratiquement aucun endroit à elles. Et la liste est longue de ces petites choses pourtant si faciles à réaliser mais dont personne ne semble se soucier. Tizi Ouzou n'est certainement pas la seule ville à souffrir de cet état, bien au contraire, les villes propres et agréables sont à compter sur les doigts d'une seule main. Que l'on n'accable surtout pas les agents de la voirie qui font certainement plus d'efforts que possible. Mais quand ceux qui salissent sont cent mille fois plus nombreux que ceux qui nettoient et quand ces agents sont payés avec des salaires de misère, on comprend leur douleur et le fait que le travail ne se voit pas. Jusqu'aux commerçants qui empiètent largement sur les trottoirs en y exposant leurs marchandises et en refoulant ainsi les piétons sur la chaussée. Comment dire toutes ces petites choses qui, pourtant, ne sont ni de gigantesques projets ni des projets politiques mais qui font que la quotidienneté est agréable, ces petites choses souvent ignorées jusque par nos élus. En cette période de Ramadhan, il semble opportun de soulever cette question afin que le véritable citoyen conforme sa vie avec les enseignements de notre religion ou tout simplement réapprenne à être propre. Et pourtant les intérieurs, ces espaces privés sont tous nickel. Nos rues et espaces communs réclament à cor et à cri un peu de considération.