Visiter un petit village de montagne est un plaisir, avec ses ruelles, certes poussiéreuses en été et boueuses en hiver, mais proprettes à souhait. Nos villes sont sales c'est une lapalissade. Les immondices s'entassent à même les trottoirs. Le piéton est souvent obligé, pour éviter de marcher sur ces déchets, de se réfugier sur la chaussée. Citer une ville propre relève de l'impossible tellement la contagion a pris. Cependant, en observant bien le comportement des gens, on s'aperçoit que finalement les passants salissent eux-mêmes leurs cités. C'est à qui jetterait le plus d'ordures à même le trottoir. Et nos valeureux éboueurs semblent nettoyer de manière à n'enlever que les grosses «pièces», laissant sur place les petits papiers que le balai n'arrive pas à saisir. Certes, il faut rendre hommage à ces agents du nettoiement qui s'échinent à nettoyer les rues et trottoirs alors que la masse des citoyens s'active à les salir. Mais à bien regarder ces citoyens, qui salissent sans s'en rendre vraiment compte de l'agression contre l'environnement, vous disent: «Où jeter les papiers gras, faut-il les mettre dans sa poche? Car les communes n'ont pas prévu de ces corbeilles métalliques ou autres qui généralement, sont suspendues aux lampadaires et qui sont là justement pour recevoir ces saletés!» Pourquoi reparler encore et encore de ces trabendistes, qui non seulement occupent tous les trottoirs, mais en sus, laissent-là leurs déchets après une journée de travail. Pourquoi citer Draâ Ben Khedda et son marché informel qui avilissent tout un quartier au niveau de la gare ferroviaire. Ou encore évoquer Tizi Ouzou et notamment les rues Lamali et le quartier de M'douha. On a osé une comparaison avec les villages de montagne et on est revenu tout penauds. Visiter le moindre petit village est un plaisir avec ces ruelles certes poussiéreuses en été et boueuses en hiver, mais proprettes à souhait. Que dire des villages de Larbaâ Nath Iraten comme Azouza qui, en sus de la propreté, a eu cette initiative de cimenter les ruelles. Comment font ces villageois pour avoir des cités aussi propres? On parle de citadinité comme pour dire que le paysan ou le rural ne sait pas vraiment vivre en collectivité mais il semble que les choses soient désormais inversées. Dans nos villes, les trottoirs sont ravis aux passants, soit par les commerçants qui font déborder leurs vitrines sur cet espace collectif, soit alors par les trabendistes qui les occupent sans vergogne aucune chassant le passant vers la chaussée. Si au moins les commerçants prenaient la peine de balayer devant leurs boutiques et si les trabendistes nettoyaient après une journée de travail. Les communes laissent faire et la police ayant d'autres chats à fouetter, n'intervient que de temps à autre. Il est temps que les responsables se secouent un peu et retroussent les manches en désignant par exemple des gardiens dans ces quelques jardins publics qui existent encore ou en repensant au corps des gardes champêtres ou toute autre police de proximité pour obliger les gens à respecter l'environnement. Mais, auparavant, nos communes se doivent de réfléchir aux corbeilles à papiers dans les villes. Laver de temps à autres les rues de nos villes ne doit pas être si difficile. Il suffit de peu pour être propre. Et la propreté est aussi une façon de montrer sa piété.