Le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, est annoncé à Alger, ce lundi, pour une visite importante. L'Algérie et l'Espagne optent pour la réconciliation diplomatique et la concertation politique bilatérale. Un pas décisif et important dans le rétablissement des relations bilatérales gelées, depuis la crise diplomatique à l'origine de la suspension du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération en juin 2022. C'est la première visite officielle d'un haut responsable du gouvernement espagnol en Algérie, depuis la crise diplomatique entre les deux pays, en juin 2022. La visite du chef de la diplomatie espagnole à Alger, vient confirmer la volonté d'Alger de passer à autre chose et de reprendre le niveau et la qualité des relations bilatérales partagées par les deux pays et les deux peuples. C'est le site d'information espagnol «Europa Press», qui a annoncé cette visite du chef de la diplomatie, José Manuel Albares, en Algérie à l'invitation de son homologue algérien, Ahmed Attaf, selon le même média. La visite, première du genre après la brouille diplomatique, s'inscrit ainsi dans le cadre d'un réchauffement graduel des relations bilatérales. À coups sûrs, les discussions viseront à aplanir les différends et à dissiper les nuages, à l'origine de cette mésentente diplomatique, plus ou moins, préjudiciable pour les deux parties. Alger a déjà fait montre de sa bonne foi et sa volonté de dépasser la brouille ayant conduit à cette fâcheuse situation. Depuis quelque temps déjà, la levée des restrictions commerciales décidées récemment par l'Algérie, vient confirmer le dégel des mesures restrictives et une reprise graduelle des échanges et une normalisation progressive des relations bilatérales. D'ailleurs, la nomination en novembre dernier, d'un nouvel ambassadeur d'Algérie en Espagne, validée et cautionnée par Madrid, traduit cette volonté des deux de transcender ce sombre épisode et d'aller vers de nouveaux horizons ambitieux et prometteurs dans le renforcement de la coopération et la concertation bilatérale. Il va sans dire que la visite de Manuel Albares devra, quelque peu, déblayer le terrain pour d'éventuelles discussions plus élargies, afin de remettre les pendules à l'heure concernant certains dossiers d'actualité, notamment pour ce qui est des aspects de la coopération sécuritaire, les aspects politiques liés aux développements de la situation au Sahel et en territoires occupés en Palestine, a priori. Toutefois, Madrid ne perdra pas de vue, non plus, de soulever les questions relatives à la sécurité énergétique et les approvisionnements en gaz, qu'elle entend revoir à la hausse. Ce qui n'est pas pour déplaire à Alger, en quête de parts importantes dans le marché mondial du gaz. Il est important de souligner que le volume des échanges et de la coopération entre les deux a connu des hausses importantes, au cours des dernières années, notamment. Quatrième client et quatrième fournisseur de l'Algérie, l'Espagne compte plus de 200 entreprises qui prospèrent, travaillent en Algérie. Sans compter les activités d'import et d'export qui connaissaient des courbes, plus ou moins, intéressantes, avant la brouille diplomatique. Cela, sans compter, que les discussions devront, aussi, s'étendre aux possibilités d'augmenter et de diversifier les échanges commerciaux et renforcer la coopération économique entre les deux pays. Ainsi, l'Algérie tourne la page, mais ne transige pas avec les fondamentaux de la diplomatie mondiale, notamment les résolutions onusiennes concernant le Sahara occidental. L'Algérie, tout comme l'avait souligné le Sénat espagnol, qui avait interpellé le Premier ministre Pedro Sanchèz à ce sujet, reste fermement convaincu de cette responsabilité historique de l'Espagne, concernant la colonisation marocaine sur ces territoires. D'où cette méprise diplomatique suscitée par cette malencontreuse maladresse politique du Premier ministre espagnol à l'égard du peuple sahraoui. Pour rappel, Pedro Sànchez avait ouvertement annoncé le soutien de son gouvernement au plan marocain d'autonomie pour le Sahara en mars 2022. Une annonce qui n'a pas manqué d'irriter Alger, soucieuse du respect de la légalité et la légitimité internationales, particulièrement dans ce dossier sensible, qui pose surtout la question de la décolonisation et du droit du peuple sahraoui à son autodétermination.