L'Espagne n'aura pas froid, cet hiver. L'Algérie assure et rassure. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune s'y engage. «Concernant l'énergie, j'ai reçu la garantie d'Alger pour l'approvisionnement adéquat de l'Espagne en gaz. Il y a un engagement de la partie algérienne à satisfaire la demande espagnole», a affirmé le ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération du Royaume d'Espagne, José Manuel Albares Bueno, à l'issue de son entretien avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra. L'Algérie est un partenaire économique «fiable» et de «premier ordre» qui a «toujours honoré ses engagements» envers l'Espagne, a affirmé le chef de la diplomatie espagnole,José Manuel Albares Bueno au sortir de l'audience que lui a accordée le chef de l'Etat. L'approvisionnement en gaz de l'Espagne se fera désormais par le gazoduc Medgaz, au lieu du gazoduc Maghreb-Europe. En effet, le 26 août dernier, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab avait déclaré que l'ensemble des approvisionnements de l'Espagne en gaz naturel algérien sera assuré à travers le gazoduc Medgaz qui relie Beni Saf à Almeria à travers la Méditerranée. En filigrane, l'Algérie ne compte pas renouveler le contrat du gazoduc Maghreb-Europe, qui passe par le Maroc et qui arrive à expiration le 31 du mois courant. «Nous devons aussi continuer à travailler pour que les liens économiques atteignent le niveau souhaité, à la hauteur de la relation et d'une façon mutuellement bénéfique», a poursuivi le ministre espagnol. À cet égard, le chef de la diplomatie algérienne a souligné que la visite de travail de José Manuel Albares Bueno est «importante», d'autant qu'il s'agit de la première visite qu'effectue le ministre espagnol à un Etat d'Afrique du Nord et «révèle l'intérêt qu'accorde le gouvernement espagnol à la relation stratégique privilégiée avec l'Algérie». Elle démontre aussi, poursuit Ramtane Lamamra, «l'importance aux yeux des autorités algériennes des relations bilatérales, de leur qualité et de leur volume, et ce de par le statut de l'Espagne comme Etat méditerranéen important ayant des relations traditionnelles et des perspectives prometteuses de coopération économique avec l'Algérie». L'Espagne «est toujours prête à travailler pour un approfondissement» de la relation entre l'Algérie et l'Union européenne, «qui soit bénéfique pour toutes les parties», enrichit José Manuel Albares Bueno qui a exprimé le «souhait des deux pays de «hisser leur partenariat énergétique à des secteurs novateurs permettant d'aller vers la transition énergétique». La rencontre a également porté sur le renforcement de la coopération bilatérale et son extension aux secteurs des énergies renouvelables, de l'agriculture et de la construction navale. Sur le plan politique, le chef de la diplomatie espagnole a souligné une convergence de vues sur plusieurs thèmes. «Nous avons pris la décision d'élever le niveau du dialogue politique entre les deux pays», a-t-il assuré, annonçant la tenue en Espagne d'une réunion de «haut niveau» qui doit servir à «identifier des secteurs novateurs pour élargir et approfondir» la relation bilatérale. La question migratoire a été également abordée, au même titre que la question du Sahara occidental après que le Tribunal de l'Union européenne a décidé, mercredi, dernier d'annuler les accords de pêche et d'agriculture entre l'Union européenne et le Maroc. Une décision que le ministre algérien des Affaires étrangères a qualifiée de «victoire éclatante» pour le peuple sahraoui.