Le ministre de la Jeunesse et des Sports a usé d'un verbe particulièrement virulent. Lors de la séance des questions orales aux membres du gouvernement qui s'est déroulée, jeudi matin, à l'Assemblée nationale, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Yahia Guidoum s'en est violemment pris aux acteurs du Mouvement sportif national, notamment ceux du football. Selon lui cette discipline est gangrenée par la corruption mais elle ne fait rien pour y remédier. Même le Comité olympique algérien, qui ne cesse de parler d'équité sportive et de fair-play, regarde sans réagir. L'une de mes premières actions a été de fermer le centre de la corruption qu'était l'hôtel du stade du 5 Juillet, dénommé par l'opinion publique «hôtel Calcutta» car c'est là que s'achetaient et se vendaient les matches de football. Ce que je remarque, c'est que tout le monde était au courant mais ne faisait rien. Alors je pose des questions. Qui gère les championnats de football? Qui désigne les arbitres et les rétribue? Qui est tenu de faire application de la réglementation? Il n'y a qu'une seule réponse: c'est la FAF, c'est la FAF, c'est la FAF et ses démembrements parmi lesquels la Ligue nationale. Dans ce genre de situation, la FAF se conduit comme un chef de bande (signalons que M.Hamid Haddadj, le président de la FAF, est cadre de la Nation, ancien P-DG de Saidal, actuel conseiller du président de l'APN et membre du Conseil de la magistrature, Ndlr) dans laquelle on trouve la commission des arbitres. Malgré tout ce qui se passe elle n'a pas bougé le moindre petit doigt. Le ministre énumèrera, par la suite, un certain nombre de textes qui ont été promulgués pour, selon lui, «assainir la situation», parmi lesquels le décret exécutif relatif aux fédérations sportives, le statut des arbitres, celui des cadres du sport, celui concernant le cumul de fonctions à tous les niveaux, celui des clubs professionnels. Il a annoncé la création d'une école nationale de l'arbitrage ainsi que celle de plusieurs écoles de formation de footballeurs. Sur le plan réglementaire, M.Guidoum a indiqué que sur les 32 fédérations sportives, seules celles du basket-ball et du football ne se sont pas conformées au dé-cret 05-405 relatif aux fédérations sportives. «Elles ont jusqu'au 17 octobre pour le faire. Au-delà de cette date et en cas de refus de leur part, leurs dirigeants seront suspendus et rien ne me fera dévier de ma décision». Le ministre insistera sur le fait que les sanctions qui ont été prononcées, à l'égard de certains responsables de fédérations sportives, l'ont été sur la foi de rapports de l'inspection générale de son département qui «ont fait état de malversations». «Je sais que ces décisions ne font pas plaisir aux barons, aux opportunistes, aux bandits et aux parasites et aux rentiers» a-t-il ajouté. «La lutte contre la corruption est l'affaire de tous comme l'a si bien dit le premier magistrat du pays, le président de la République. Il nous appartient à tous d'y faire face et le MJS en appelle à toutes les bonnes volontés pour l'aider».