Le Liban, les territoires occupés en Palestine, le Soudan, sont plus convoités par les hommes d'affaires. L'Algérie est loin d'être une destination privilégiée des investisseurs arabes. Le constat est fait par l'Association arabe pour la garantie de l'investissement, qui a rendu public, hier, son rapport sur l'environnement des investissements dans les pays arabes en 2005. En effet, il ressort de ce document que l'Algérie a été le seul pays ayant enregistré une baisse des investissements panarabes sur son territoire en 2005. Malgré les efforts consentis par la diplomatie algérienne, et les bonnes intentions affichées par nos voisins, les hommes d'affaires arabes sont sceptiques lorsqu'il est question de placer une partie de leurs capitaux dans notre pays. Et pourtant, selon le rapport en question, les investissements panarabes ont augmenté, en 2005, de 63% pour atteindre 38,007 milliards de dollars. Comment peut-on expliquer ce recul enregistré au moment où l'Algérie engage des réformes économiques, se dote d'un texte législatif régissant l'investissement, qui est considéré le plus libéral dans le monde arabe, mais surtout renoue avec la paix. M.Ali Youcef, le secrétaire général de l'Union des hommes d'affaires arabes, évoque «les préjugés véhiculés par des rapports économiques erronés qui ont influé sur les opérateurs économiques arabes». Il a renvoyé la balle à la partie algérienne en réduisant le problème au manque d'informations économiques. L'Algérie ne semble pas avantager cette vision. Le président de la République a stigmatisé le comportement des investisseurs arabes qui préfèrent placer leurs capitaux dans des banques étrangères au mépris des intérêts des pays propriétaires des fonds déposés. «Pis encore, leurs fonds sont parfois utilisés à des fins pouvant porter préjudice à leurs intérêts», a-t-il soulevé, le 4 septembre devant les directeurs des banques centrales arabes, lors d'un séminaire organisé à Alger. Dans une offensive de charme, l'Algérie s' apprête à organiser les 18 et 19 novembre, le Xe congrès des hommes d'affaires arabes, qui va enregistrer une participation record. Plus de 10.000 hommes d'affaires sont attendus à ce rendez-vous. Une rencontre qui sera une occasion pour présenter les opportunités d'investissements, dans l'espoir de drainer une bonne partie des capitaux arabes, estimés à quelque 500 milliards de dollars. Il permettra aux invités de constater, de visu, les avancées réalisées sur le terrain. Il est à rappeler que les investissements arabes en Algérie se concentrent dans le domaine de la télécommunication. Pour l'avenir proche, l'on retient principalement les cinq projets touristiques du groupe émirati, Imar, d'une valeur de 25 milliards de dollars. Par ailleurs, le rapport note que le plus grand nombre d'investissements a été enregistré en Arabie Saoudite avec 75,8% du total des investissements panarabes, d'un montant de 28,797 milliards de dollars. Elle est suivie par le Soudan, un pays en conflit, qui a accueilli des projets d'un montant de 2,341 milliards de dollars, soit 6,2% du total des investissements panarabes en 2005. La crise au Liban, qui s'est déclenchée suite à la mort de Rafik Harriri, n'a pas dissuadé les investissements arabes. Ce pays occupe la troisième place avec 4,7% de ce total, pour des projets de 1,780 milliard de dollars. Ce rapport explique que 11 pays ont connu une hausse des investissements entre 2004 et 2005, parmi eux l'on cite le Liban, la Syrie, la Libye, l'Egypte, la Jordanie, le Yémen, la Tunisie, le Maroc et les territoires palestiniens. Les Emirats arabes unis ont occupé, par ailleurs, la tête de liste des pays exportateurs de capitaux en 2005 avec 78,8% du total des investissements, pour un montant de 29,941 milliards de dollars.