Ce retrait a été ponctué, hier, d'une mise en garde à l'adresse du Hezbollah. L'armée israélienne s'est retirée, hier matin, du Liban-Sud, dernière étape de la guerre de 34 jours lancée le 12 juillet contre le Liban, tout en mettant en garde le Hezbollah contre un retour de ses combattants près de la frontière. Ce retrait sans incident - quelque 200 soldats ont regagné Israël - n'est, cependant, pas total puisque quelques militaires se trouvaient encore, dimanche, dans un village à cheval sur la frontière internationale israélo-libanaise. Alors que les forces de la Finul ont patrouillé, hier, pour vérifier si le retrait de l'armée israélienne était effectif, un porte-parole militaire israélien a indiqué dans un communiqué que l'armée «continuera d'opérer dans le secteur du village de Ghajar tant que les forces de défense d'Israël, la Finul et l'armée libanaise ne seront pas parvenues à un accord sur la sécurité dans ce secteur». Ce retrait a été ponctué, hier, d'une mise en garde à l'adresse du Hezbollah. «Si le Hezbollah se rapproche de la frontière avec des armes et tente de reconstruire ses infrastructures que nous avons détruites, nous utiliserons tous les moyens dont nous disposons pour l'en empêcher», a déclaré le général Dan Haloutz. Le ministre des Infrastructures et membre du cabinet de sécurité Binyamin Ben Eliezer est, pour sa part, convaincu que l'armée sera contrainte de rentrer à nouveau au Liban «d'ici trois ou quatre mois». Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mark Regev, «personne ne peut concevoir qu'Israël respectera unilatéralement la résolution 1701 pour un arrêt des combats si l'autre partie (le Hezbollah) ne la respecte pas». L'armée a, en outre, l'intention de continuer à survoler le Liban pour empêcher le transfert d'armes au Hezbollah en provenance de la Syrie et tant que les deux soldats israéliens capturés par la milice chiite n'auront pas été libérés. Les troupes israéliennes avaient réoccupé des secteurs du Sud-Liban dans le cadre d'une vaste offensive déclenchée le 12 juillet à la suite de l'enlèvement de deux soldats israéliens et de la mort de huit autres dans une attaque du Hezbollah. Ce retrait du Liban-Sud pourrait, par ailleurs, inciter l'armée à se focaliser à nouveau sur la Bande de Ghaza. Le général Haloutz a ainsi évoqué, hier, la possibilité d'une nouvelle vaste opération terrestre dans la Bande de Ghaza pour tenter de mettre fin aux tirs de roquettes vers le sud d'Israël. Par ailleurs, au moment où tous les efforts internationaux se conjuguent afin d'apaiser la tension au Liban, Benyamin Ben Eliezer met de l'huile sur le feu en affirmant publiquement la volonté israélienne d'assassiner Hassan Nasrallah. «Il faut liquider Nasrallah à la première occasion, car il incarne le mal aussi bien pour nous que pour les musulmans et les chrétiens», a déclaré l'ancien ministre de la Défense et actuel ministre des Infrastructures dans le cabinet de Ehud Olmert. Mais cette nouvelle déclaration israélienne n'est pas une surprise.