«Au moment où l'on débat des TIC dans l'éducation, l'Afrique peine à généraliser les modes classiques d'enseignement». Saisissant l'opportunité de la tribune du XIe sommet de la Francophonie, le président Bouteflika a appelé la communauté internationale à une action d'envergure envers l'Afrique pour atteindre les objectifs du millénaire. «L'Afrique attend la contribution de la communauté internationale pour la poursuite et l'approfondissement des processus de modernisation de ses systèmes éducatifs nationaux» a déclaré le chef de l'Etat dans un message adressé aux participants au XIe sommet de la Francophonie tenu à Bucarest, en Roumanie. Soulignant que l'Algérie «nourrit l'espoir que les partenaires internationaux seront, cette fois-ci, activement engagés pour soutenir la décennie africaine de l'éducation, M.Bouteflika a rappelé que la concrétisation des engagements pris par la communauté internationale en faveur de la société de l'information «ne peut se faire sans une réelle solidarité numérique et sans une prise en charge effective de la problématique du développement». Dans ce message lu, en son nom, par le ministre des Affaires étrangères, Mohammed Bedjaoui, le chef de l'Etat a indiqué que «la fracture numérique qui approfondit d'autres fractures plus anciennes (...) traduit une nouvelle forme de polarisation Nord-Sud dont l'aggravation met en péril les équilibres déjà précaires de notre monde». Il a relevé, à cet égard, les difficultés auxquelles fait face l'Afrique qui «subit les effets négatifs de la mondialisation», notamment la faiblesse de «ses systèmes éducatifs», «des taux de scolarisation» et l'augmentation de la déperdition scolaire. Avec autant de retard et de difficultés, «il est, dès lors, hautement paradoxal qu'au moment où l'on débat de la société numérique dans l'éducation, l'Afrique peine à généraliser pour tous ces enfants les modes classiques d'enseignement» a regretté M.Bouteflika dans son message à ce sommet qui a réuni à Bucarest les dirigeants de plus de 60 pays. Dans ce sens, il a rappelé l'engagement de l'Etat algérien qui a apporté «une contribution financière de 500 000 dollars au Fonds de solidarité numérique». Le président de la République a, par ailleurs, noté que la question de la généralisation de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication en Algérie est inscrite «au nombre des priorités du programme de la relance de la croissance économique puis au soutien à la croissance économique», soulignant que «la numérisation progressive du secteur de l'éducation et de la formation est prise en charge dans ces deux cadres». C'est la troisième fois que le président Bouteflika s'adresse à un sommet de la Francophonie. Dans ses résolutions finales, ce XIe sommet de la Francophonie, consacré au thème des nouvelles technologies de l'information et de la communication mises au service de l'éducation, semble avoir oublié son ordre du jour. Les principales résolutions qui ont couronné cette rencontre francophone n'ont pas porté sur les TIC mais sur le Liban, la crise du Darfour, le Tchad, et les territoires occupés.