La banque a fait l'objet de plusieurs opérations de détournement de fonds et de malversations. «Nous comptons très prochainement, renforcer les mesures de contrôle pour contrecarrer le phénomène des détournements de fonds, qui a profité des insuffisances de notre système». Ce sont là, les propos de M.Boualem Djebbar, le directeur général de la Banque de l'agriculture et du développement rural, énoncés, hier, sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Le banquier a déclaré, également, que le système de contrôle en vigueur actuellement au niveau de son institution «ne permet pas de contrôler tous les agents et toutes les agences d'une manière permanente». Ainsi, il est attendu, donc, que de nouvelles directives soient données dans le but de consolider le contrôle a priori et a posteriori dans toutes les opérations qui se font au niveau de cette entreprise financière. Laquelle banque, rappelons-le, a fait l'objet de plusieurs opérations de détournements de fonds (Birkhadem et Oran) en plus des malversations en matière d'octroi de crédits, dont la plus grosse est celle inhérente à l'usine de papier de Tonic. Toutefois M.Djebbar n'a pas précisé si les scandales intervenus au sein de la Badr sont dus au manque de personnel spécialisé dans la vérification des différentes procédures ou s'il s'agit de l'inadéquation des méthodes de travail. L'intervenant a, par ailleurs, insisté sur l'autocontrôle, un moyen qui devait être adopté par les agents de la banque, poursuit-il. Abordant la question des investissements, l'invité de la Chaîne II, a déclaré que le montant des crédits octroyés par la Badr, depuis janvier dernier, est de l'ordre de 523 milliards de dinars dont 85% ne relèvent pas de la vocation initiale de la banque. C'est-à-dire l'agriculture, la pêche et le développement rural. Le DG de la Badr a rappelé, dans le même contexte, que son institution avait été appelée par le gouvernement, depuis 2005, à revenir à sa vocation après s'être investie dans les multiples secteurs d'activité. Cependant, avoue le banquier, le taux des crédits alloués au secteur purement agricole ne dépasse pas les 15% du montant global. L'hôte de la Chaîne II a parlé, en outre, des engagements de la Badr dans les nouveaux dispositifs de création d'emplois, à l'instar de l'Angem et de l'Ansej. Un engagement qui s'inscrit, précise l'intervenant, dans le cadre du «repositionnement stratégique» de cette banque qui s'oriente, graduellement, vers le microcrédit. Ce dernier, explique M.Djebbar, a fait ses preuves dans les zones rurales et dans toutes les régions des Hauts-Plateaux et du Sud. Tout en annonçant les mesures incitatives telle la baisse du taux d'intérêt des crédits accordés aux PME, le banquier n'a pas omis de préciser que «l'orthodoxie en matière de rentabilité de projet sera toujours de mise».